Depuis les temps les plus reculés, l’humanité a eu besoin de points de repères rassurants lui permettant d’élaborer différents systèmes de division du temps selon les points connus à l’époque :
Le jour et la nuit – les phases de la lune – les variations climatiques (chaleur, froid, pluie….) – le mouvement des étoiles.
Les premiers calendriers « lunaire » ont été retrouvés chez les Babyloniens, les Chinois, les peuples de la Grèce et pour finir chez les Gaulois.
Puis arriva l’année solaire basée sur les phénomènes climatiques revenant régulièrement et elle devint très vite l’élément principal du calendrier, les mois eux, restaient lunaires mais étant donné que des décalages importants s’accumulaient au fil des ans, il fallait procéder à des rectifications pour que ce système fonctionne convenablement.
Ce sont les Egyptiens de la Haute antiquité qui les premiers adoptèrent l’année solaire de 365 jours.
En l’an 45 avant Jésus-Christ Jules César décida d’ajouter un jour supplémentaire tous les 4 ans ce qui donna le calendrier Julien qui servit de base à notre calendrier actuel.
En Inde, les années ordinaires sont formées de 12 mois et tous les trois ans on ajoute un treizième mois. Les semaines, elles, ont sept jours.
Les Chinois, les Japonais et les Siamois connurent d’abord l’année lunaire à laquelle, eux aussi, ajoutaient de temps en temps un treizième mois pour égaler l’année solaire.
La nouvelle lune était fêtée et dans sa résidence, l’empereur possédait un palais entouré de douze salles consacrées aux douze lunaisons ordinaires et dans lesquelles on offrait un sacrifice. La cérémonie avait lieu entre les portes qui font communiquer la salle attribuée à l’ancienne lunaison et la suivante.
Le premier mois de l’année chinoise se situe dans le signe des poissons, le second dans celui du sagittaire.
Chez les Toltèques, les Aztèques et les Incas on connaissait le calendrier lunaire, bien avant l’ère chrétienne, l’usage du gnomon (aiguille de cadran solaire des plus simples : un bâton planté dans le sol) ainsi que les révolutions de Mars et de Vénus.
Comme tous les autres peuples, mais souvent bien avant eux, ils créèrent le calendrier solaire et même, en 249 avant Jésus-Christ, les prêtres qui étaient également astronomes ajoutèrent tous les quatre ans, un jour supplémentaire, l’année commençant chez eux au solstice d’hiver.
Les différents pays de la Grèce eurent eux aussi différents calendriers d’abord luni-solaire dont le plus connu est le calendrier athénien, le premier jour de chaque mois débute au crépuscule et correspondait à l’apparition du croissant, comme chez les juifs.
Les grecs ne se servaient pas de la semaine, ils divisaient leurs mois en trois décades de 10 jours chacune mais ils comprirent aussi l’utilité d’ajouter un treizième mois pour rétablir l’équilibre entre système lunaire et solaire mais comme ceci n’était pas parfait, c’est le célèbre astronome Méton qui imagina, en 432 avant Jésus-Christ, un calcul savant permettant des années solaires de 365 jours 5/19. Et quand il proposa sa découverte aux jeux olympiques, les Athéniens furent si enthousiasmés qu’ils firent inscrire la formule sur la place publique en lettres d’or, de là, la dénomination de « nombre d’or » attribué au numéro d’ordre que porte chaque année dans ce cycle de 19 ans.
A Athènes, l’année commença d’abord au solstice d’hiver, puis au solstice d’été car on ne distinguait à l’époque que deux saisons : la chaude et la froide et plus tard seulement, il y en eu quatre fixées d’après l’apparition de certaines étoiles.
Ces calendriers subsistèrent jusqu’à la conquête romaine et ils disparurent petit à petit faisant place au calendrier romain.
Le mot « almanach » nous vient des arabes à qui nous devons aussi les chiffres dits arabes et qui remplaceront les chiffres romains.
Avant l’islamisation, les habitants de l’Arabie se servaient d’une année de 12 mois.
Lors des pélerinages de la Mecque qui existait déjà et qui devait s’accomplir en automne, on constata un retard ce qui obligea les instances de l’époque à adopter l’intercalation d’un mois, empruntée aux juifs de Médine et de le faire savoir au peuple.
Cette mesure étant imparfaite, en l’espace de 220 ans (412-632) la date du pèlerinage était passée de l’automne au printemps.
Mahomet qui, trois mois avant sa mort fit le pélerinage au mois d’avril, interdit l’intercalation du 13ème mois, les musulmans revinrent donc à l’année lunaire pure et simple.
Les musulmans font commencer chaque mois, le soir, à l’apparition du croissant comme le faisaient les hébreux, et les grecs.
S’il est évident que de nos jours, l’année civile telle que nous la connaissons a été adoptée par l’ensemble des pays du monde, il n’en reste pas moins vrai que dans beaucoup d’entre eux, le calendrier lunaire est encore utilisé pour répondre aux exigences des diverses religions qui s’y réfèrent.