Proverbes du Talmud – Andrée Geulen juste parmi les nations
HISTOIRE EXCEPTIONNELLE D’UNE JUSTE
MÉCONNUE : TEXTE À LIRE ET À PARTAGER
Andrée Geulen est une citoyenne belge qui a sauvé des centaines d’enfants juifs durant la Seconde Guerre mondiale.
En 1942, Andrée avait 20 ans et travaillait comme enseignante dans une école primaire à Bruxelles. Un jour, elle arriva sur son lieu de travail et découvrit que ses élèves juifs portaient une étoile jaune cousue à leurs vêtements. Elle fut horrifiée. Andrée ne s’intéressait pas à la politique et jusque là, elle n’avait porté que très peu d’attention à l’antisémitisme grandissant autour d’elle.
Cependant, lorsqu’elle fut confrontée à l’humiliation de ses propres élèves, elle réalisa qu’il était temps d’agir. Elle demanda à tous les enfants de sa classe de porter des blouses par-dessus leurs vêtements, tous les jours et ce durant le reste de l’année scolaire, afin de dissimuler les étoiles jaunes des juifs.
A l’époque, le Comité de Défense des Juifs, une organisation clandestine de la résistance, se donnait pour mission de chercher des endroits pour cacher les enfants juifs en Belgique. Ida Sterno, membre du Comité, avait besoin d’un partenaire non-juif pour l’aider à conduire les enfants vers leur cachette. Elle rencontra Andrée, qui se porta immédiatement volontaire pour lui prêter main-forte.
L’enseignante quitta donc son domicile familial et commença à enseigner à l’internat Gatti de Gamond. La directrice de l’école, Odile Ovart, y cacha notamment 12 étudiants juifs.
En 1943, l’école fut envahie au milieu de la nuit par les allemands. L’identité de chacun des étudiants fut vérifiée, et les juifs furent tous emmenés. Andrée ne cacha pas sa colère ; et lorsqu’un soldat nazi lui demanda si elle n’avait pas honte d’enseigner à des juifs, elle répondit « Et vous, vous n’avez pas honte de terroriser des enfants ? » La directrice Odile Ovart et son mari furent arrêtés cette nuit-là et envoyés en camp de concentration en Allemagne, où ils trouvèrent la mort tous les 2.
Andrée était déterminée à continuer le combat au nom des enfants. Elle déménagea avec Ida Sterno et vécut sous un faux nom. Le relai avec des organismes de sauvetage se faisait par le biais de notes laissées dans une boutique d’Antiquités. Pendant plus de 2 ans, elle recueillit des enfants juifs et les envoya dans des familles chrétiennes et monastères. Elle leur rendait aussi visite régulièrement pour voir comment ils se portaient. Elle dit ainsi « Je pleure encore quand je repense à toutes les fois où j’ai dû enlever des jeunes de 2-3 ans à leurs parents, sans pouvoir dire à ces derniers où est ce que j’emmenais leur enfant. »
Andrée tenait des archives détaillées des noms de naissance et des fausses identités de chaque enfant. La plupart d’entre eux ne revirent jamais leurs parents. Ida Sterno fut arrêtée en 1944, mais Andrée se fit discrète et continua à sauver des petits. Après la libération, elle travailla sans relâche pour réunir les familles ; elle trouva les parents ayant survécu à la guerre et leur rendit leurs enfants qu’elle avait cachés.
Andrée garde contact avec ses protégés et n’oublie aucun détail de leur histoire. En 1989, elle fut reconnue comme Juste parmi les nations et reçut plus tard la nationalité israélienne à titre honorifique lors d’une cérémonie à Yad Vashem. Aujourd’hui elle est âgée de 94 ans et vit toujours à Bruxelles.
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