Je n’ai jamais rien dit, ou presque
J’ai longtemps pensé que nous avions tort de nous occuper de ce qui se passe dans d’autres pays alors que bien souvent, nous n’en connaissons pas l’histoire, ou mal, que nos points de vue divergent , tout simplement parce que nous sommes différents et que nous appartenons à des cultures souvent aux antipodes les unes des autres.
mais je n’ai jamais rien dit, ou presque.
Lorsque je pensais à tous ces différends, à toutes ces guerres dont les petits peuples font les frais, je me disais que malgré tout, nous pourrions faire quelque chose lors d’un conflit : offrir automatiquement aux populations, notre aide, en leur fournissant, médicaments, soins, alimentation, vêtements etc…. tout ce qui leur manque et que nous avons à profusion,
mais je n’ai rien dit ou presque.
Lorsque j’ai essayé d’en parler autour de moi, on m’a alors répondu que mon idée était égoïste car les nantis se doivent de porter assistance à ceux qui sont brimés par quelque moyen que ce soit et que ne rien faire dans ce sens était une lâcheté
Mais je n’ai rien dit ou presque,
Si on regarde tout ce qui s’est passé à chaque fois que nous les blancs, les chrétiens, les bien pensants avons mis notre nez dans les affaires d’autrui, nous avons, par notre intervention, fait plus de mal que de bien car nous avons déposé des tyrans et laissé ainsi la place vacante qui a été prise par des gens bien pire encore et dont nous ne soupçonnions pas l’existence.
Pourtant là, je n’ai rien dit, ou presque.
Par notre besoin de nous mêler de ce qui ne nous regarde pas, nous avons fait entrer le loup dans notre bergerie un loup bien difficile à cerner car, contrairement à ce que nous croyons, nous ne connaissons rien de lui, ni sa mentalité, ni sa façon de penser, ni ses motivations, ni même la méthode pour le stopper dans ce que nous croyons être un délire alors que pour lui, il est tout à fait normal d’agir ainsi.
Là non plus je n’ai rien dit, ou presque
Je lis et je regarde les communiqués à la télé, les interventions toutes plus lamentables des unes et des autres, qui à coup de longues phrases alambiquées, de déclarations pompeuses veulent nous faire croire qu’ils maîtrisent la situation, qu’ils ont tout compris, et savent quoi faire pendant que les médias, encore plus minables que les dirigeants, cherchent le scoop à tout prix et nous servent n’importe quoi à faire vomir, aidés en cela par les présentateurs télé qui, entre deux léchages de bottes, nous concoctent de vrais mensonges ou de fausses vérités, au choix.
Et là, je ne peux plus me taire.
Les seules vraies victimes dans tout cela :
-ce sont ceux qui ne sont plus là pour nous faire des reproches mérités,
-ce sont les familles qui en quelques heures ont vu leur destin basculer mais aussi et peut-être surtout
-ceux qui ont été blessés, souvent grièvement et qui garderont à vie des séquelles physiques ou morales et dont, très vite, plus personne ne se souviendra.
Ceux-là ne pourront jamais oublier car même s’ils le veulent, leur corps leur rappellera toujours comment ils étaient « avant » et ce qu’ils sont devenus « depuis »
De ces gens là, on ne parle jamais ou presque ; pour ces gens là, on ne fait jamais rien car les assurances sont là pour ça !
Alors puisque le mal est fait, et que beaucoup de mes semblables semblent être en recherche de « bonté » ne serait il pas temps d’arrêter de pleurnicher, d’agiter des drapeaux et des slogans et d’aider les « vraies » victimes,
-faire du bénévolat auprès de ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur âme,
-faire des collectes d’argent principalement pour les aider à faire face aux énormes frais qu’ils ne manqueront pas d’avoir,
-être auprès d’eux, quelques heures par semaine ou par mois,
-leur parler, leur téléphoner
-les écouter,
-leur offrir ce que nous pouvons et dont ils ont besoin et surtout notre empathie sans limite.
Nous leur devons au moins cela.
Pour moi, c’est ça aimer et aider son prochain ! et c’est pour cela que je ne peux plus me taire.
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