Aujourd’hui : « Allô, j’écoute ? »
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Aujourd’hui : « Allô, j’écoute ? »
Où l’on découvre que le téléphone peut être un outil subversif.
En 1968, le poète John Giorno est au téléphone, il s’ennuie. La conversation s’éternise.
Lassé, il se dit : « Au lieu de ce bavardage stupide, ce pourrait être un poème. » C’est ainsi que naît l’idée de Dial-A-Poem (Appelle un poème).
Cette œuvre ne se regarde pas, elle s’écoute ! Car Dial-A-Poem est… un service téléphonique. En composant un numéro, l’usager peut écouter des chansons, des discours et des poèmes, lus par 250 artistes proches de Giorno.
Ce dernier a une grande ambition : il veut rendre la poésie accessible au plus grand nombre.
Quoi de mieux que le téléphone, ce média de masse, pour toucher facilement la population ?
De plus, dans cette Amérique conservatrice, le téléphone est le canal parfait pour contourner la censure. Les usagers peuvent écouter en toute liberté les poésies radicales choisies par Giorno. Un véritable espace de subversion !
Dès son ouverture, le service téléphonique fait scandale. Il est aussi très populaire : ironiquement, c’est pendant les heures de bureau que les appels sont les plus nombreux…
Dial-A-Poem est même victime de son succès. A la suite d’un article élogieux dans leNew York Times, des millions de personnes tentent d’appeler pour écouter un peu de poésie. Le standard est alors complètement saturé et John Giorno reçoit même un message de la compagnie téléphonique menaçant de couper la ligne !
Pour Giorno, qui veut propager la poésie comme un virus, c’est mission accomplie.
Aujourd’hui, l’œuvre renaît le temps d’une exposition. Une ligne téléphonique a même été activée pour que tous puissent en faire l’expérience.
Alors, envie d’un peu de poésie ?
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