« Etre / Tomber à l’eau / dans le lac » Échouer, n’avoir pas de suite, ne pas aboutir (en parlant d’un projet ou d’une entreprise)
Le symbole de la noyade et de la perte de tout, la vie y compris, semble être une explication toute trouvée pour l’image que cette expression véhicule.
On peut aussi facilement imaginer que le fait de laisser tomber à l’eau, au-dessus de la fosse de Milwaukee (), un objet indispensable pour effectuer complètement une tâche peut nuire quelque peu à sa bonne exécution.
Mais l’explication, pour une fois, paraît un peu trop simple.
Chronologiquement, vers le XVIIIe siècle, on trouve d’abord tomber dans le lac dont on imagine très bien qu’elle a pu se tranformer en « tomber dans l’eau » au XIXe, expression qui a précédé celle du jour avant de devenir notre tomber à l’eau si familier à ceux qui ont la poisse.
Mais le lac est-il vraiment un lac, à savoir une « grande nappe naturelle d’eau à l’intérieur des terres », comme nous le dit le Grand Robert ?
Eh bien non, probablement pas !
En effet, au XIIe siècle, un ‘lacs’ désignait un nœud coulant destiné à capturer le gibier ou certains animaux nuisibles (‘lacs’ et ‘lacet’ ayant la même étymologie), et « tomber dans le lacs », c’était littéralement « tomber dans le piège », puis figurément, mais beaucoup plus tard, « tomber dans l’embarras / dans la misère ».
À cette époque, ‘lacs’ se prononçait ‘la’.
Ensuite, au XVIIIe, alors que l’usage du ‘lacs’ se perdait, sa prononciation s’est transformée en ‘lac’, ce qui a entraîné la confusion avec le ‘lac’ en même temps que l’évolution du sens.
Extrait de Expressio