expression : Trois (quatre) pelés et un tondu
« Trois (quatre) pelés et un tondu » Dans une assemblée ou une réunion, très peu de monde, et que des personnes peu considérées, inintéressantes.
Cette expression contient deux informations sur lesquelles il faut se pencher : le nombre de personnes est très réduit et ces personnes sont sans intérêt.
Pour ce qui est du nombre, la compréhension est facile : trois plus un font quatre, ce qui est très peu pour un endroit ou une réunion où l’on s’attend à trouver du monde.
Mais pourquoi ce dédain pour les pelés et le tondu ?
Avant d’avancer dans l’explication, il est bon de savoir que Rabelais, au XVIe siècle, utilisait « trois teigneux et un pelé » et que, si notre expression est apparue à la fin du XVIIIe, on utilisait aussi avant « trois tondus et un pelé », donc toujours des gens mal considérés.
En ancien français, un pelé est, dans un sens métaphorique péjoratif, un avare, une canaille, un miséreux, c’est-à-dire quelqu’un de peu fréquentable.
A ces sens, il faut aussi ajouter plus tard celui qui est pelé parce qu’atteint de ‘pelade’, affection du cuir chevelu faisant craindre aux autres, à tort, un risque de contamination.
Quant au tondu, s’il l’était, c’est parce qu’il avait la teigne, dermatose parasitaire du cuir chevelu (d’où les ‘teigneux’ de Rabelais).
Nous avons donc affaire ici à des gens qui étaient considérés comme malsains ou malpropres et ce sont eux qui ont été choisis autrefois pour, dans notre expression, désigner des personnes sans intérêt, à éviter.
Mais l’histoire ne dit pas pourquoi ce sont ceux-là et pas d’autres comme les pestiférés, les cholériques ou, plus simplement, les pouilleux ou autres ‘morpionneux’ qui ont été retenus.
Extrait de Expressio

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