les héros oubliés
Jusqu’ici j’avais toujours hésité à vous parler de cette sombre période de notre histoire,car je sais qu’il y a hélas beaucoup de gens qui ont envie de tourner la page, quant aux jeunes, beaucoup ignorent ce qui s’est passé non seulement parce que les parents ne leur ont rien dit mais aussi parce que le passé, c’est pour les vieux (dixit, l’un de mes fils) alors qu’eux sont tournés vers l’avenir , un avenir qui file à 200 km à l’heure.
Pour la journée des déportés, j’ai raconté une histoire qui a eu beaucoup de commentaires positifs et plusieurs personnes m’ont même fait savoir qu’elles s’intéressaient à tout ce qui s’était passé pendant la deuxième guerre mondiale.
Alors l’idée m’est venue de faire des recherches et de vous en livrer le résultat. Il s’agit d’histoires de gens, simples au départ, mais qui sont devenus des héros malgré eux.
Moi, les questions que je me suis toujours posées sont :
-1) comment de telles atrocités peuvent –elles être commises ?
-2) comment des gouvernements, des groupes,des personnes bien intentionnées peuvent-elles avoir laissé faire ?
-3) comment peut-on survivre pendant des mois et parfois même des années dans un univers carcéral où tout est fait pour vous anéantir ?-
-4) comment vit-on après avec de tels souvenirs accompagnés très souvent d’un sentiment de culpabilité d’avoir survécu ?
-5) Ces hommes et ces femmes sont-ils des êtres exceptionnels ?
-6) où ont-ils trouvé le courage et la force de refuser de se soumettre ?
la réponse est peut-être dans la citation de : Christopher Reeve.
« Un héros est une personne ordinaire qui trouve la force de supporter et de persévérer en dépit d’obstacles écrasants. »
Je n’ai pas de réponses à toutes ces questions, alors si vous vous posez les mêmes que moi, je vous livrerai de temps en temps, une histoire vécue, et ce sera à vous de dire e que vous en pensez.
Moi je ne fais rien d’autre qu’un travail de mémoire.
L’histoire d’Helène Broda
Ses parents ont fui lodz (Pologne) vers la France le « pays de rêves »où elle arrive à 2 ans en 1923. La famille s’installe à Nancy où nait Juliette. Lors de la débacle, la famille file vers le sud et s’installe à Limoges où Hélène termine ses études. Elle trouve ensuite un emploi de secrétaire dans une Cie d’assurances et fait partie des réseaux locaux de la résuistance.
Dénoncées comme juives mais non comme résistantes par un voisin que la famille fréquentait et qui a leur insu faisait partie de la milice, les deux soeurs sont arrêtées début 1944. Toutefois,grâce à une complicité, elles parviennent à prévenir leurs parents leur donnant ainsi une chance d’échapper de justesse à la gestapo.
Drancy d’abord puis direction Birkenau (Auschwitz II)
Les deux sœurs ont alors une devise : je vivrai pour elle et elle vivra pour moi.
Transférées au camp de Begen-Belsen en Février 1945 elles tentent sans succès de s’évader.Déportées alors vers le ghetto de Théresienstadt, Helène devient secrétaire du représentant de la croix rouge tandis que sa sœur souffre du typhus.
Libérées par les Russes en mai 1945 et après de multiples péripéties elles sont rapatriés à Lyon. Un mois plus tard elles retrouvent leurs parents qui restèrent cachés en Haute Vienne pendant toute la guerre.
Juliette est décédée en 1992.
« Elle aura eu 47 ans de rémission, elle a écarté le ressentiment du reste de sa vie,
En vouloir à qui ?, à quels Allemands ? à quels Français ?
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