journée mondiale de la déportation
Il s’appelle Marcel. Il a été désigné pour la sélection. Il est dans la file de ceux qui vont mourir.
Devant la porte de la chambre à gaz, un allemand bedonnant est là pour réfreiner tout mouvement de panique ou de rebellion.
Au moment où il va pénétrer dans la pièce, Marcel est brusquement tiré par le bras et sorti de la file.
Et puis la porte se referme sur le dernier condamné.
« je te connais toi baragouine le SS dans un mauvais français »
A force de poser des questions la vérité se fait jour.
-Oui Marcel est de Lille,
-Oui Marcel était boxeur amateur dans …. une autre vie.
Et c’est à cela qu’il doit la chance d’avoir éviter de justesse le cyclon B.
Des semaines ont passé, dans sa baraque, il a sympathisé avec deux types qui rêvent d’évasion et petit à petit leur plan prend forme et Marcel sent bien qu’ils pourraient réussir alors il se joint à eux.
Ils sont arrivés jusqu’à la forêt mais ils entendent les aboiements des chiens qui se rapprochent rapidement, trop rapidement. Des coups de feux éclatent, deux fugitifs sont abattus ; Marcel,lui, est ramené au camp et roué de coups.
Le lendemain, tous les prisonniers sont réunis sur la place pour assister à la pendaison.
Le Ch’ti se trouve déjà sur l’estrade, les mains liés dans le dos ; on lui passe la corde , pendant que l’adjudant, éclatant littéralement dans son uniforme, vocifère et explique, dans une langue que lui seul comprend, les raisons du châtiment mérité.
L’orchestre a fini de jouer et d’un geste théatral, l’adjudant à levé le bras : la trappe s’est ouverte et Marcel a disparu à la vue de ses compagnons d’infortune.
Au début on ne comprend pas, mais on sait qu’il s’est passé quelque chose. Et puis, on aperçoit Marcel, allongé sur une civière : la corde a cassé et dans sa chute il a eu la jambe brisée.
Les lois de la guerre sont parfois bizarres : s’évader de ce camp équivaut à la peine de mort mais si on est blessé, on est d’abord soigné et lorsque l’on est guéri, on est alors de nouveau exécuté.
Dans ce qui sert d’infirmerie, Marcel est soigné et gardé par des teutons qui se relaient. Et un jour, il se retrouve nez à nez avec le fan des gants de boxe.
Qu’a-t-il dit et à qui ? Qu’a-t-il fait ? Marcel n’en sait rien mais alors qu’il est maintenant capable de marcher, Fritz lui apporte des habits ( il apprendra plus tard qu’il ont été pris sur un cadavre) et le fait sortir en lui conseillant de se faire tout petit et de se perdre dans la foule des autres prisonniers.
Quand quelques jours après sa dernière aventure les américains libèreront le camp il cherchera partout son sauveur afin de lui renvoyer l’ascenseur mais il ne le retrouvera jamais.
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