il s’appelait Raymond – 9ème partie
Moi je suis en plein marasme. Séparée de mon mari, je vis avec un compagnon africain qui est entrain de devenir fou. Au travail c’est le drame et c’est dans ces conditions que je vais perdre la seule chose qui me tenait la tête hors de l’eau.
Jusqu’au bout je lui écrirai, jusqu’au bout j’essayerai de lui insuffler le courage de continuer. Moi, lorsque j’aurai besoin de lui, il n’y aura plus personne car il sera repris par la vie de tous les jours ainsi que par cette nouvelle vie qui commence pour lui…. sans moi.
……..La nuit tombe tout doucement, nous sommes sur la terrasse, le repas terminé, nous écoutons le silence. La mer remonte, nous le savons sans la voir puisque son cœur vient, d’un rythme régulier, frapper le flanc des rochers.
Les feuilles des arbres s’agitent au moindre souffle du vent.
Alors sans rien dire vous vous levez, vous me tendez la main et je la prends car je sais qu’elle m’invite à une longue promenade à vos côtés. Nous descendons les quelques marches, puis nous nous enfonçons dans le sous-bois. Nous marchons ainsi perdus dans nos pensées, les feuilles craquant sous nos pas car c’est déjà l’automne et ce bruit nous rappelle que nous existons. Qu’il est bon de marcher ainsi main dans la main comme nous le faisons depuis des années !. Je sens mon cœur battre un peu plus vite et la pression de votre main se resserre.
Devant nous, une petite clairière nous invite et c’est sur un tapis de mousse que nous nous reposons.
Vos mains sont douces comme des pétales de roses et vos baisers brulants comme le sirocco et lorsqu’un long frisson tout à coup me parcourt, vous savez alors très bien que ce n’est pas le froid mais seulement le désir d’être tout à vous.
23/05/1973 écrit que je viens de retrouver et que j’avais oublié
A la source de vos lèvres je viendrai les chercher
Ces 1000 baisers brulants et j’en redemanderai
Et comme la source est intarissable
Votre cœur en produisant beaucoup,
J’en aurai pour un temps indéfinissable
Il suffira de les demander, c’est tout !
Et comment les demande-t-on à un homme tel que vous ?
Faut-il faire une prière, ou bien devenir fou ?
Ou encore se blottir contre votre poitrine
Ne dites rien cher cœur, ne dites rien je devine.
Dans un petit sachet que vous m’avez donné
Il y a mille baisers qui sont ma récompense
Dites-moi mon chéri si vous avez trouvé
Le temps qu’il me faudra pour en faire la dépense. ?
Dans les derniers jours de notre correspondance.
Si ma lettre ne vous plait pas
C’est que je suis triste à mourir
J’aurai voulu rêver
Mais le rêve n’a pas voulu venir
J’ai l’impression d’être abandonnée
Et de vous avoir perdu à jamais
Mais que deviendrai-je si cela arrivait
Ce vide qui m’entoure est comme un gros nuage
Et j’avance titubante en cherchant mon chemin
Chaque pas que je fais me coute davantage
Je me demande quand vous me tendrez la main
Mon cœur est un ténor et ne chante que pour vous
Avant il était mort, il vit depuis le jour
Ou vous m’avez écrit combien vous m’aimez
Alors oui vous pouvez changer tous les mots
Je suis sure que votre âme en connaît de très beaux
Vous pouvez à loisir faire les rectifications
Que ce soit avec ou sans ma permission.
Lorsque ma mère détruira une grande partie de mes écrits, elle me privera de beaucoup de mes souvenirs et c’est pour cela que ceux qui restent, j’ai eu beaucoup de plaisir à les retranscrire ici, car c’était un moyen de les faire revivre même si ce n’est que pour un court instant.
F I N
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