il s’appelait Raymond – 8ème partie

aaahistraymond4.jpgRaymond est sorti de prison, il a écopé de 4 ans d’emprisonnement mais son temps de préventive plus les remises de peine pour bonne conduite et études faites en prison, avec obtention d’un diplôme, lui ont valu de sortir assez vite après son procès. 

  

Dès sa sortie, et conseillé par une assistante sociale, il suit des cours pour sa reconversion professionnelle et est en internat toute la semaine, ne rentrant auprès de son épouse et de sa fille que pour les week-end. 

  

Il nous reste peu de temps pour nous écrire nous le savons tous les deux car lorsqu’il sera définitivement chez lui, plus rien ne sera possible. 

  

REVERIE 

  

Je me suis vue dans bien des années devant le piano que vous  m’aviez offert, jouant pour vous, rien que pour vous, tout ce que nous aimions. 

  

La maison est grande, claire et propre. 

  

Depuis longtemps déjà nous sommes ensemble et chaque matin nous lisons dans les yeux l’un de l’autre, le même élan de tendresse qui nous fait vivre intensément.. 

  

C’est que nous avons tout partagé, les durs moments et les meilleurs. Rappelez-vous nos débuts, ces premières années si difficiles. Jamais vous n’avez douté et moi j’étais fière d’être auprès de vous. Je vous ai vu travailler sans ménager votre peine et dans ces moments là, j’aurais voulu être un homme pour pouvoir vous aider. 

  

Mais quand arrivait le soir, harassée de fatigue, j’étais heureuse d’être femme car malgré tous vos soucis,  vous trouviez encore le moyen de vous occuper de moi, de me faire rire, de m’émouvoir et dans notre maison aussi pauvre fut-elle, c’était le bonheur qui scintillait partout. 

  

Ce vieux meuble bancal qui était dans un coin, nos yeux le transformaient en un bahut rustique fleurant bon la cire et notre vieux réchaud devenait cheminée ; là où le sol s’effritait, nous mettions un tapis. Notre vaisselle ne valait guère mieux mais là aussi nous avons fait des prouesses ; l’assiette ébréchée devenait porcelaine de Saxe et le verre à moutarde, flûte de cristal. 

  

Bien souvent, nous avons bu le champagne du puits, chaque jour plus frais et plus limpide, puis nous nous inventions des rêves, mêlant tous deux notre imagination. 

  

La nuit tombait alors sur notre beau château et chaque soir, je vous ai retrouvé plus prévenant et plus tendre, cherchant par tous les moyens à me faire plaisir. 

  

Vous m’avez offert un bonheur merveilleux et je n’ai jamais regretté d’être de vos côtés. 

  

-Voilà mon doux cœur où mes rêves m’ont conduites 

-Auriez-vous aimé cette vie que je vous ai décrite ? 

Publié dans : ma vie |le 23 février, 2010 |Pas de Commentaires »

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