il s’appelait Raymond – 2ème partie
Nous sommes en 1972, nos enfants ont grandi mais j’ai pris l’habitude d’aller assez souvent à la boutique pour donner un coup de main à Renée qui est débordée, et par sa petite fille, et par ce commerce qui l’occupe depuis 5 heures du matin, heure des livraisons, jusque tard dans la soirée pour ne pas louper une vente.
Et un jour lorsqu’elle m’accueille, son visage est décomposé. Nous sommes en décembre et comme chaque année à pareille époque, Renée à commandé des victuailles de fête, foie gras, champagne etc … qu’elle a entreposées dans sa cave. Ces achats, non encore payés, sont les seuls qui lui permettent, une fois par an, grâce à des marges bénéficiaires plus conséquentes, de renflouer un peu sa trésorerie. Or des voleurs se sont introduits de nuit dans les sous-sols et ont tout déménagé. Il ne reste plus rien. La perte est considérable car les marchandises devront être payées aux fournisseurs.
Et avec quel argent ?
La police a été prévenue et est venue faire son enquête mais celle-ci a été tellement baclée que les policiers ne pensent même pas à chercher d’éventuelles empreintes et quand Raymond leur pose la question, l’un d’eux répond : « oh ! vous savez, des histoires comme la vôtre, nous en avons environ 7 ou 8 par jour alors !!!…..
Raymond, nous le savons déjà n’est pas bavard, alors, selon sa bonne habitude, il va garder cette histoire pour lui et il va…… ruminer,….. ruminer pendant des jours, pendant des mois et il va naitre de cette situation, une colère rentrée qui va grossir…. Grossir…. et ne demander qu’à éclater.
Quelques mois passent. Pour essayer d’oublier, il travaille dans son box jusqu’à des heures avancées et il remarque qu’à quelques dizaines de mêtres de lui, un autre box est aussi occupé par des hommes, qui viennent et s’en vont, qui entreposent des réfrigérateurs, machines à laver puis viennent les rechercher et un jour, un des hommes vient lui emprunter un outil, et c’est ainsi qu’ils vont faire connaissance.
Pourquoi Raymond n’a- t- il pas continué à se taire comme il le faisait depuis toujours ? Il faut croire que le fardeau était trop lourd à porter et il va un jour, se sentant en confiance, raconter le vol dont il a fait les frais.
Ses nouveaux voisins l’écoutent en silence et puis un jour eux aussi mis en confiance vont lui révéler leurs activités. Ce sont des hommes qui dévalisent, puis revendre les marchandises volées, non pas dans les caves mais dans les entrepôts et ils font, eux, dans l’électro-ménager.

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