la passagere du dernier train – 1ere partie

aachemindelavie.jpg15/08/2009 

  

Si on m’avait dit il y a encore quelques jours que j’écrirai de nouveau, j’aurais souri sans plus et je serais passée à autre chose. 

  

Seulement voilà ! l’imprévu, cela existe et c’est d’ailleurs ce qui fait le charme d’une vie déjà bien remplie et sur laquelle on pense avoir tout dit. 

  

  

Une fois encore ma muse a bien voulu me souffler les mots pour parler de 28 ans de présence dans le pays de mon cœur et voilà ce qu’elle m’a dit d’écrire : 

  

  

Je suis née pour la deuxième fois le 7 Mars 1981, lorsque j’ai posé le pied sur cette terre qui m’a accueillie et sur laquelle je vis depuis presque 30 ans : ISRAEL . 

  

Pourtant rien ne me prédisposait à ce bouleversement total car née bien française, bien catholique, bien parisienne, bien secrétaire, mal mariée, j’aurais dû rester ce que j’étais et continuer mon petit bonhomme de chemin jusqu’à la retraite, percluse de rhumatismes, apprendre à compter en euros, zapper de la 6 à TV5 en passant par « ARTE » enfin, tout ce qui fait le « bon français » 

  

Seulement c’est plus fort que moi, je dois toujours faire autrement que les autres ; mes parents se sont lamentés d’avoir une fille pareille, mon entourage à fait de moi  une folle avant l’âge, ah oui ! je me souviens aussi, j’étais une « loser » je ne savais pas saisir les chances qui passaient sur mon chemin et qui aurait dû faire de moi une citoyenne, femme épouse, mère, amante, matérialiste comme il se doit. Non ! il fallait toujours que je parle de choses qui dérangent par exemple de l’attitude des « petits blancs » en Afrique, pays dans lequel j’ai vécu 6 ans et où j’ai vu comment mes semblables se conduisaient envers les autochtones, le rictus plein de mépris, ou encore des questions qui dérangent sur certains évènements qui ont eu lieu pendant la deuxième guerre mondiale et que tout le monde ou presque s’est empressé d’oublier de façon à, pour certains, soulager une conscience d’un poids très lourd. Je passe ici sous silence les faux-culs, les hypocrites et autres qui ont sillonné mon chemin.Eh bien un jour, j’ai compris pourquoi, étant différente de beaucoup d’autres, ma vie ne pouvait pas être telle que la leur. 

  

J’ai mis 20 ans à comprendre que mon destin était ailleurs et surtout là où se trouvaient des gens qui avaient souffert de la méchanceté, de l’indifférence, de la cruauté de la race à laquelle j’appartenais. 

  

Quand tout fut clair pour moi, j’ai pris une valise, 500 dollars et je suis partie, à 42 ans, vers ce petit point figurant sur la carte et qui s’est appelé de noms divers du genre : Canaan, Palestine, Israël, un petit point qui dérange tant de gens, qui est une épine dans le talon de tellement de jambes, qu’on l’a, au gré de la fantaisie de chacun , affublé d’un nom, puis débaptisé, et rebaptisé sans oublier au passage d’essayer de jeter à la mer les intrus qui osaient prétendre avoir un droit historique d’y fouler le sol. 

  

Ce peuple à la « nuque raide » (dixit Gl de Gaulle) appelé aussi « le peuple du livre »n’aurait rien d’exceptionnel si on l’avait laissé vivre sa petite vie bien tranquille sans s’occuper de lui mais voilà ! dès le départ il a dérangé et cela commence lorsque dans les livres religieux, il est écrit qu’il s’agit d’un peuple différent des autres et choisit par D-ieu que d’orgueil n’est ce pas ? à moins qu’il ne s’agisse d’une mauvaise interprétation du mot « différent » en effet, être différent ne veut pas dire (sauf pour les mal léchés) supérieur ou inférieur, cela veut dire « AUTRE » comme peuvent l’être les gens de différentes couleurs de peau, de différentes tailles ou poids.et comme en plus, ils avaient le toupet d’avoir une histoire plus  ancienne que beaucoup d’autres et détenteurs de l’ancien testament, berceau des trois grandes religions monothéistes, il n’en fallait pas plus pour vouloir anéantir ce monstre orgueilleux qui s’appropriait tout ce que les autres revendiquaient. Donc tout au long de l’histoire on les affuble de signes permettant de les distinguer des autres, on fixe des taxes spéciales rien que pour eux, on les chasse de là où ils vivent depuis des générations et on les rappelle quand on se rend compte que sans eux, les affaires périclitent, on les extermine (du moins on essaie) dans des camps de la mort, des négationistes diront que cela n’a jamais existé, et beaucoup le croiront car cela soulage la conscience de plus en plus lourde et noire des « ON » décidément très en colère. 

  

Qui sont donc ces gens, qui me reçoivent en 1981, qui vont me parler, m’aider, m’aimer ?, qui vais-je rencontrer alors que dans les premières années de ma présence sur ce sol, tout semble avoir été prévu d’avance, ? je n’ai qu’à me laisser guider au gré des rencontres dans la rue, dans l’autobus ; à peine je cherche où me loger que je trouve ; un travail ?  il vient à moi, apprendre l’hébreu et déjà l’oulpan me tend les bras ; me convertir ? tout, qui au départ semblait problématique, va s’enchainer pour me faciliter la tâche. Comment, dans de telles condition, ne pas penser que je suis sur le chemin qui est le mien, que je suis entrain d’accomplir mon destin ?mais que suis-je venue faire exactement ici ? 

Publié dans : ma vie |le 15 janvier, 2010 |Pas de Commentaires »

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