Pendant ce temps, elle se rend compte aussi qu’une nouvelle forme d’antisémitisme s’est installée en France. Aux informations, on apprend que tel jour, des pavés ont été jetés dans la vitrine d’une magasin appartenant à un juif. ; un autre jour c’est un passant, juif aussi et infirme qui est molesté dans la rue, et puis encore, on saccage des tombes au cimetière juif.
Alors, ce qu’elle semblait avoir oublié pendant quelques mois refait surface et la submerge, elle décide de faire quelque chose à sa portée, elle écrit une lettre au Président de la République Monsieur Giscard d’Estaing
Asnières le 29 Septembre 1980,
Monsieur Valéry Giscard d’Estaing
président de la République
Palais de l’Elysées
55-57 rue du Fg Saint-Honoré
75008 PARIS
Monsieur le Président de la République,
Tout être humain est citoyen de quelque part.
Je suis donc, sans l’avoir voulu, française, sans appartenance politique et détachée de toute pratique religieuse.
J’appartiens à une nation riche de son passé historique, qui a produit de grands hommes sur tous les plans, et qui a toujours fait valoir, en premier lieu, son droit à la liberté.
Mais plus important que la liberté, il y a le droit à la vie et le respect de la personnalité d’autrui.
Or, une vague d’antisémitisme déferle sur notre pays et personne ne semble s’en soucier outre mesure. Par notre inaction ou encore notre souhait de neutralité, nous sommes en train de laisser s’installer les prémices d’un nouvel holocauste, dont nous saurons dire, lorsqu’il sera passé , que nous n’y étions pour rien.
Pourtant l’histoire des années 39-45 est là pour nous rappeler que si l’homme est capable d’actes héroiques, il peut aussi accomplir des atrocités sans nom et que dans ce cas, nombreux sont ceux qui agissent et beaucoup plus nombreux sont ceux qui laissent faire.
En tant que représentant de notre pays, vous êtes le seul à pouvoir faire prendre conscience à chacun de nous que, rester insensible à ce qui se prépare, équivaut, à brève échéance, à la perte de notre dignité
Or cette prise de conscience ne peut se faire que par la position que prendrait le Gouvernement français en face de ce problème. Dissoudre un mouvement tel que la F.A.N.E, tout en laissant ses représentants libres d’aller colporter leurs idées antisémites, est une action inutile qui ne peut que donner bonne conscience qu’à ceux qui n’en ont pas.
Je veux croire Monsieur le Président, que votre intelligence, votre richesse de cœur et votre conscience, sont à la mesure du rôle que vous avez accepté d’assumer. Ne permettez pas que la France puisse un jour avoir honte de ce qu’elle a fait ou laissé faire.
Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, à l’expression de ma considération distinguée
Quatre jours plus tard, c’était l’attentat de la rue de Copernic : des grenades jetées dans une synagogue et quand elle apprendra de la bouche même du « minus » qu’elle n’a pas le profil souhaité et qu’elle doit changer si elle veut conserver son poste, elle décide de « changer en effet » de « tout » changer. Elle va partir en Israel, voir si on veut bien d’elle, si on accepte le pardon qu’elle vient demander. Pour cela, elle est prête à tout car le moment est venu pour elle, non pas de convaincre, comme le lui avait dit le Rabbin, ça ! ça n’a pas marché, mais de demander et de recevoir l’identité qui convient à son âme.
Le 7 Mars 1981, elle prend l’avion pour Tel-Aviv. Trois ans après elle est devenue juive,et israelienne ; elle a changé de nom, de langue, de métier, mais elle est restée la même, celle qui ne plie pas devant l’injustice, le mensonge, l’égoisme.
Quand ses parents l’on su, ils l’ont insultée, et chacun à sa façon,l’a reniée.
Quand elle regarde son passé, elle est intimement convaincue que si dans sa vie il n’y avait pas eu l’épisode « Afrique », avec tout ce que cela comporte, elle n’aurait jamais envisagé d’aller vivre à l’étranger. L’Afrique est une étape dans sa vie, Israel est son destin qu’elle a eu la chance d’accomplir
Elle aura soixante dix ans le 26 Octobre 2008,. Scorpion, ascendant scorpion, retraitée depuis dix ans, des petits moyens pour vivre mais qui lui suffisent.
Elle ne s’occupe plus des animaux à deux jambes mais des êtres à quatre pattes, 11 chats et 2 chiennes et dans la rue, 15 chats qu’elle nourrit et caline chaque jour.
Elle est heureuse, elle n’a plus besoin de se battre et espère qu’elle n’en aura plus l’occasion.
Ah si ! un intrus est venu perturber sa quiétude ; on appelle ce genre d’individu un « ordinateur » . Elle pensait qu’ils allaient bien s’entendre tous les deux, faisant de belles choses ensemble, se rendant de petits services, et bien non ! Monsieur « Jordy » n’en fait qu’à sa tête : il paume les textes qu’elle a mis des heures à taper – les copier-coller qu’elles fait pour décorer son blog ne restent jamais, pour la plupart, plus de vingt quatre heures. Il est têtu, mais elle aussi alors d’après vous, qui finira par avoir le dessus ????????