Archive pour décembre, 2009

le pourquoi des qui pro quo et des malentendus

aaaasecomprendre.jpgLE POURQUOI DES QUI  PRO QUO ET DES MALENTENDUS 

 

 

Entre : Ce que je pense 

            Ce que je veux dire 

            Ce que je crois dire 

            Ce que je dis 

  

            Ce que vous voulez entendre 

            Ce que vous entendez 

            Ce que vous croyez comprendre 

            Ce que vous voulez comprendre 

            Ce que vous comprenez 

  

Il y a au moins 9 possibilités de ne pas s’entendre 

  

Comprenez vous maintenant pourquoi, quelles que soient les circonstances, les malentendus sont si nombreux entre les uns et les autres, quelles que soient les précautions que vous prenez pour faire passer votre message. 

  

     

Publié dans:QUESTION |on 14 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 32ème partie

aaacaissier.jpg  Kouakou le caissier 

  

Dans chaque société il y a les beaux, les laids, les grands les petits les gentils et les vaniteux et Kouakou fait partie de cette dernière catégorie. Bel homme d’une trentaine d’année, le teint un peu plus clair que les autres, il est de son métier caissier et est chargé chaque jour de compter tous les billets de banque qui lui passent entre les mains. Pour être tranquille et aussi protégé (contre les mauvaises pensées), il est enfermé dans un bureau de verre un peu surélevé et de ce fait il domine ses autres collègues qui eux enregistrent, comptabilisent, notent etc….. est ce l’odeur de l’argent (pourtant on dit qu’il n’en a pas) ? ou bien le fait qu’il surplombe toutes ces têtes crépues ? , toujours est-il qu’il est très fier de sa condition et des prérogatives qui s’y attachent et il n’est pas loin de croire qu’il fait partie de l’élite, d’ailleurs Madame Machin dont le bureau se trouve juste à coté du sien, avait bien senti qu’il émergeait de la masse, elle le complimentait souvent pour sa belle écriture, pour sa prestance, pour son bon travail accompli avec rapidité et sans faute, il sait aussi qu’il fait partie des privilégiés car il a eu droit à trois visites chez le médecin et il est le seul à avoir bénéficier de cet avantage. 

  

Quand il  vu la nouvelle se pointer il a beaucoup regretté sa bienfaitrice mais intiment convaincu de sa valeur, il était persuadé que la remplçante ne manquerait par de le remarquer or, il constate de plus en plus triste, et ensuite de plus en plus mortifié que celle-ci ne le voit même pas. Quand il s’adresse à elle pour attirer son attention elle répond à ses questions sans plus et repart dans son travail. Quand il apporte les billets de banque en se courbant pour bien manifester son dévouement, elle prend ce qu’il lui tend et ne prononce qu’un petit merci sans consistance. 

  

Il a fait preuve de beaucoup de patience jusqu’au moment ou il a appris que la nouvelle faisait dans le social, nettoyant la voiture du D.C. à la place de Kouadio, fournissant des médicaments à toute la clique, les payant même de sa poche pour un enfant qui appartient à une ethnie détestée par la sienne alors sa patience se transforme petit à petit en rancune qui va grossir à tel point qu’un jour il se vengera de l’affront qui lui est fait. 

  

Et Dubiset dans l’histoire qui est-il ? un brave type qui cotoyant les africains de près et tous les jours est beaucoup moins imbu de lui-même et aussi moins méprisant envers eux, c’est le genre de type qui de par son caractère arrondit les angles, vous charme d’un sourire, toujours prêt à rendre service, plaisantant avec les secrétaires, ça change du reste, surement coureur sur les bords rien qu’à voir sa femme débouler à l’improviste toujours à l’affut de quelque chose qu’elle ne trouve pas, soit parce qu’il n’y a rien à trouver, soit parce que Alain cache bien son jeu. 

  

Il connaît bien l’Afrique et c’est lui qui lui parle du pays dans lequel elle habite et qui lui dit-il se compose de plus de 80 ethnies réparties en 5 grands groupes dont deux sont les plus importants ; les Baoulés et les Bétés et il lui revient en mémoire une histoire qu’il aime à raconter ;

L’histoire de la Reine Pokou. 

 

 Née au début du XVIIIè siècle,Abla Pokou était la nièce du roi Osseï Tutu, confondateur de la confédération Ashanti du Ghana. En vertu de la loi matrilinéaire, c’est le fils de Abla Pokou qui succéda à son oncle à la mort de celui-ci. C’est alors qu’une guerre de succession éclata entre différents membres de la famille.Très vite Pokou compris le terrible sort qui l’attendait et décida de s’enfuir vers le nord-est avec familles, serviteurs, et soldats fidèles. 

Après des jours de marche et complètement épuisés, ils arrivèrent devant un fleuve mugissant de la Comoé, une frontière naturelle entre le Ghana et la Côte d’Ivoire mais les pluies l’avaient fait gonfler à tel point qu’il était infranchissable et les poursuivants étaient tout proches. La reine consulte alors son devin lui demandant quoi faire, ce à quoi il répond qu’il faut donner au fleuve la chose la plus chère en offrande et ce n’est ni l’or ni l’argent ni les parures mais son fils. 

Comprenant le message, la reine Pokou brandit son fils Kouakou au dessus de sa tête et le précipita dans les eaux du fleuve qui subitement se calmèrent. La reine Pokou murmura alors : « ba-ou-é »ce qui veut dire en  Ashanti «  l’enfant est mort »et ce qui donna à sa tribu le nom de « Baoulé » 

Après de longues années d’un long règne dont la splendeur fut sans égal dans toute la contrée, la Reine Abla Pokou s’éteignit vers 1760, et sa célébrité n’a jamais été égalée par un autre monarque Ashanti du Ghana à sa terre d’exil de Côte d’Ivoire   

  

  

les aventures d’une vieille carcasse – 31ème partie

aaahopital.jpgComme je l’ai dit déjà, je dois porter à la banque des sommes considérables chaque jour et pour cela un des chauffeurs a pour mission de m’accompagner. Toutes les précautions ont été prises pour que rien ne m’arrive et cette petite sortie représente parfois pour moi un dérivatif quand l’atmosphère du bureau est devenue trop lourde. 

  

Mes semblables ont l’habitude de s’asseoir à l’arrière et s’abstiennent de parler au chauffeur sauf lorsqu’ils ont des ordres à aboyer. Moi je me suis assise devant sans arrière pensée et chemin faisant, je me suis mise à parler à « René » afin de mieux le connaître. Au début je ne recevais que des réponses brèves mais au fur et à mesure une certaine détente s’est opérée entre nous et un peu plus tard, ce sont de vraies conversations qui ont lieu. 

  

Ce jour là, René à l’air soucieux et comme je lui pose des questions, il m’apprend qu’un de ses fils est à l’hopital avec une sale infection dans les yeux. Voulant en savoir plus je lui dis de m’emmener auprès de l’enfant. Arrivés sur les lieux, on a bien du mal à parvenir jusqu’à l’enfant car les couloirs regorgent de la souffrance humaine, à quoi s’ajoute famille et amis venus apporter et leur microbes et leur soutien. 

  

Un petit garçon de 5 ou 6 ans est là, sur les genoux de sa maman un gros pansement sur l’œil qui n’a pas dû être changé depuis longtemps et à ce moment là passe un docteur ou un interne à qui je m’adresse ; j’apprendrais qu’il s’agit d’une grave infection qui ne peut  être soignée que par des antibiotiques que la famille tarde à apporter. A Abidjan, l’hopital n’est pas assez riche pour fournir les médicaments. Je demande combien cela coute, et je paie. 

  

 Au moment où j’écris ces lignes qui me replongent plus de trente ans en arrière, je me rends compte que la vie est un enchevêtrement de situations et d’actions qui sur le coup sont bien difficiles à comprendre, mais qui finissent par aboutir à un tout surtout lorsque l’on a fait, même sans le savoir, ce qu’il fallait. Un jour René me renverra l’ascenseur dans un moment où, sans lui, je ne sais pas ce que j’aurais fait. 

  

Pour l’instant les africains réfléchissent et se demandent quelle attitude adopter envers moi, car les envois répétés chez le docteur, les médicaments fournis pour presque rien,et maintenant mon intervention auprès de l’hopital sont des choses qui peut-être commencent à prouver que oui je suis différente des autres mais que ce sont les africains qui en profitent. Une autre chose aussi se passe, tous ses employés, du plus petit au plus grand entendent les blancs parler de tout et de rien et en ce moment le rien c’est souvent moi, Gourde raconte à sa femme mes frasques, Madame Machin ne se gêne pas pour faire des réflexions haut et fort et cela se répète des chauffeurs au magasinier en passant par le standardiste et tous ces gens comprennent avant moi que si les blancs ne savent pas ce que je fais, ils savent que je ne fais pas ce que je devrais faire pour être comme tout le monde et ils commencent à perdre patience. 

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 13 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 30ème partie

aaatissukorhogo.jpgLes toiles de Korhogo. Une pure merveille 

Né à Bouaké, d’une mère qui est apparentée en ligne directe à la famille du Président de la République, il a néanmoins vécu toute son enfance au village, a été à l‘école ou déjà brillant élève il a appris que ces ancêtres étaient les gaulois. Normalement il aurait dû finir sa scolarité au certificat d’études et devenir un petit employé aux écritures dans une quelconque firme française mais c’était sans compter sur « dame destin » qui veillait.Cette bonne fée avait mis dans la tête du petit enfant qu’une femme blanche est la chose la plus merveilleuse à contempler et c’est pourquoi alors qu’il n’avait pas plus de 10 ans il avait dit à une femme qu’il venait de croiser : « un jour j’épouserai une blanche comme toi !» Paulin brillant élève, se verra accorder une bourse conséquente pour poursuivre ses études à l’étranger. 

  

Lorsqu’il revient dans son pays après 12 ans passés en France et des études uiversitaires qui ont fait de lui un ingénieur en textiles, il est accompagné de sa femme, jolie blonde et blanche et de leur petit garçon âgé d’un an environ. 

  

Très vite il réalise deux choses 1) que pour vivre à l’européenne en Afrique il faut avoir beaucoup d’argent 2) que l’industrie textile est pratiquement inexistante, sauf en mode artisanal, et que par conséquent il n’y a pas de débouché pour lui et c’est la catastrophe. 

  

Heureusement il y a tonton Houphouet Boigny, le président de la république qu’on va aller voir et qui va arranger tout cela. En effet, ce dernier promet d’aider mais Paulin a oublié qu’en Afrique tout est lent et qu’en plu, son oncle a suffisamment de problèmes pour ne pas faire de lui sa préoccupation première alors le temps passe et comme sœur Anne il ne voit rien venir, l’hôtel coute cher, et la famille africaine avertie de son retour n’a pas manqué de se rappeler à son bon service. 

  

Pour bien comprendre ce qui se passe il faut savoir qu’un enfant né dans un village a reçu la permission du chef du village pour aller étudier avec comme obligation pour lui d’aider le village lorsqu’il sera devenu un grand et si en plus il vit en ville il est considéré par les anciens comme un homme riche à qui on peut tout demander et s’il est parti à l’étranger alors là ! il est devenu Crésus en personne. C’est pourquoi dès que son retour a été connu, une famille innonbrable s’est rappelée à lui envahissant sa vie et celle de son épouse qui n’était pas préparée du tout à ce genre de situation. 

  

Entre temps Paulin a rencontré  des tas de gens dont Monsieur Koumassy un ivoirien et homme d’affaires qui lui propose d’entrer dans sa société comme directeur commercial avec en prime, villa, voiture et bon salaire. Paulin qui a eu des années pour oublier les règles régissant les africains a bondi sur l’occasion se fermant pour longtemps les portes de la Présidence car il vient de commettre un crime de lèse-majesté, en effet il aurait dû demander la permission à son oncle dont il avait sollicité les faveurs. Mais au début tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. 

  

Monsieur Koumassy est en noir le sosie d’un Gourde ou d’un Baquet ayant très bien réussi et devenu riche à souhait il ne lui manque qu’une chose pour parfaire son œuvre, faire ses entrées à la Présidence de la République et s’il a pris Paulin sous son aile, c’est uniquement dans ce but qu’il s’est bien gardé d’avouer bien sur alors, lorsque Paulin croit qu’il a été embauché pour ses qualités et son intelligence il tombe dans un piège qui va petit à petit se refermer sur lui et en faire un pantin entre les mains d’un homme sans scrupule et pour qui tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins comme quoi, ce même genre d’individu existe dans toutes les races. 

  

  

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 12 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 29ème partie

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Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 11 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 28ème partie

aaaseauglace.jpgLe seau à glaces 

 

 Les mois ont passé. A la maison, c’est le statut quo, et vis à vis des connaissances, tout baigne. Justement, un soir des collègues de mon mari accompagnés de leurs épouses sont venus faire ma connaissance (comprendre :  voir la nouvelle à qui on va pouvoir raconter pleins d’histoires pétillantes, et la guider aussi dans ses premiers pas.) 

  

Guy qui après 6 mois passés en Afrique est devenu un vétéran, c’est à dire comme les autres, se charge de faire savoir ses désirs au boy qui se trouve dans la cuisine ; « eh Ducon, apporte la glace !» Moi je regarde les invités qui eux ne réagissent pas et je comprendrai très vite que tout le monde à pour son propre boy un mot gentil du même genre. 

  

Pourtant tout se passe bien, on papote, on papote, jusqu’au moment où je me rends compte qu’il n’y a plus de glace dans le seau alors je dis : « pouvez-vous nous redonner de la glace Mamadou ? » et là, j’entends un crachoti, suivi de la toux de quelqu’un qui s’étrangle et quand la dame retrouve son souflle elle me crie presque : « comment ! vous vouvoyez votre boy ?????? »surprise par la question je ne réponds rien alors elle enchaine : « vous ne devez votre erreur qu’au fait que vous êtes nouvelle ici mais mettez-vous bien dans la tête que le personnel nous déteste surtout nous les femmes alors pour se faire respecter un seul moyen : mettre de la distance entre vous et eux, les tutoyer pour marquer nos rangs respectifs, les commander et non leur parler ; il faut également compter vos morceaux de sucre car vous partie de la maison, ils vous voleront tout ce qu’ils peuvent, mettre une épingle à nourrice sous votre matelas pour voir si le boy le retourne régulièrement comme cela lui a été demandé. 

  

Après cette histoire, les invités prennent congés rapidement, surement pour aller raconter l’histoire aux amis, mais avant de partir on me murmure : « samedi vous le savez, nous sommes tous invités chez « Truc » alors mettez une jolie petite tenue, moi j’aurai un tailleur Dior très chou ».Et là, j’ai un sacré problème car mes robes, jupes et corsages ont été achetés pour la plupart aux trois suisses ou magasins similaires alors Dior !!!!!!!!! 

  

Dans la soirée, j’entendrai mon petit garçon Alexandre, alors agé de 4 ans  dire à Mamadou : » allez ! viens jouer Ducon »  et là, mon cœur se serre.            

  

Pour la petite histoire, sachez que je n’ai jamais compté mes morceaux de sucre pas plus que je n’ai cessé de vouvoyer le boy qui, si au début  ne comprenait pas toujours ce que je lui disais, s’est très bien habitué à ce nouveau langage et s’est même mis, petit à petit à le parler. 

  

J’ai encore à ce jour un très grand mépris pour tous ceux qui se sont conduits ainsi et quand je rentrerai en France après 6 ans de présence en Côte d’Ivoire, je trouverai aussi le même genre d’individus petits et mesquins, ce qui me laissera penser que peu importe où les gens vivent, quand on est moche on est moche. 

  

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 10 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 27ème partie

aaaatortionnaire.jpg

  

Madame Machin

  

Pour la décrire le plus fidèlement possible il suffit d’imaginer un pruneau, bien sec, bien flétri, la cinquantaine, adjudant chef de naissance, régnant sur son pool de fidèles esclaves qui, le nez sur leur feuille se gardent bien de relever la tête au moindre bruit car le cerbère veille et les punitions tombent très vite. Il faut dire pour la défense de cette pauvre femme que fille de militaire, elle a, elle même œuvré dans tous les coins du monde ou presque du Tonkin  à la Cochinchine et si les jaunes n’ont pas pu la berner, ce ne sont pas les nègres qui vont commencer. 

  

Elle vient d’inaugurer la direction du service télex très fière d’avoir ainsi obtenue une nouvelle médaille et elle va le faire savoir à coup de notes de services expliquant ceci, puis ajoutant cela, pour annuler ce qui est précédemment dit, donc très vite, personne n’y comprend plus rien, pas même elle, et c’est ce qui me sauvera la vie un jour. 

  

J’ai donc repris sa place : faire les paies des locaux (entendez les esclaves de couleurs) payer les notes des achats effectués par nos chers expatriés (entendez les blancs). Accessoirement dactylographier le courrier urgent et confidentiel de l’homme à la gourmette, porter à la banque chaque jour des millions de francs CFA, résultat des ventes de la journée.La passation de pouvoir n’a pas duré plus d’1/4 d’heure et avant de me quitter elle me remet un grand cahier de transmission. 

  

Dans sa grande bonté, la société que l’on nommera la M.I.T (j’avais pensé à l’appeler la B.I.T. mais j’ai crains de commettre un impair), à donc prévu de faire soigner, à ses frais, les besogneux en les envoyant chez le docteur à chaque fois qu’ils sont malades, une tâche très délicate en vérité puisque d’après l’adjudant, « quand il vont voir une nouvelle tête (la mienne) ils vont me tester et essayeront de se faire porter pâle (pas facile) et comme dans ma naïveté je demande ; « comment reconnaît-on les malades ? il me sera répondu sur un ton qui n’admet pas de répliques : «  tous des menteurs, ne vous laissez pas avoir, montrez tout de suite qui vous êtes, et seulement dans le cas de « grand doute » envoyez les chez le toubib avec ce cahier sur lequel vous indiquez, la date le nom du « malade » et quand celui-ci revient de la consultation et que le dit cahier vous est rendu, le toubib aura indiqué, le diagnostic, l’arrêt de travail s’il y en a un,et à part l’ordonnance pour d’éventuels médicaments ». Et quand je pose la question de savoir ce que l’on fait alors, le pruneau se fripe un peu plus pour cracher : « on leur paye déjà la visite, vous ne voulez pas en plus qu’on achète les médicaments ! faites les prendre à la pharmacie et retenez la somme sur la paie à la fin du mois. 

  

Je suis dans un bureau de verre, et lorsque la galonnée sort, elle me fait un signe qui ressemble à s’y méprendre au « heil hitler » et referme la porte avec tant de fermeté que celle-ci vacille sur ses gongs. Elle revient toutefois sur ses pas pour me rappeler que dans l’armoire située dans mon bureau, se trouve les médicaments que je dois acheter pour les blancs je dois vérifier les dates de péremptions et jeter ceux qui ne sont plus bons, et que je dois apporter une attention particulière sur ceux qui se trouvent dans une petite boite rose, sur l’étagère supérieure car il s’agit des médicaments  contre les vers pour « Crésus » le chien de Gourde et surtout de son épouse qui ne s’en remettrait pas s’il arrivait quelque chose à sa boule de poil. 

  

Dans peu de temps, je passerai de la théorie à la pratique et ce sera un peu plus compliqué que je ne l’avais imaginé. 

  

A demain 

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 9 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 26ème partie

aacrotte.jpgA tout seigneur tout honneur, nous avons en première ligne Monsieur Baquet – la soixantaine, grand, mince, le cheveu blanc et bien coiffé, lunettes cerclées d’or, le port altier, tout ce qui faut pour être un Directeur Général. Diplomé des grandes écoles, une expérience de l’Afrique à faire palir,une attitude condécendante envers tous, il rêgne sur sa société sans faire de bruit car là aussi tous les rouages sont bien graissés. 

  

Le directeur commercial Monsieur Gourde, la quarantaine bien sonnée surement diplomé de rien tant il fait de fautes lorsqu’il parle mais pour couvrir ses carences, il porte gourmette et chevalière en or, surement 50 carats si cela existe, homme toujours pressé, qui ne connait par cœur qu’un seul mot : URGENT, 

  

Monsieur Sautret Directeur administratif, la soixantaire, gros, mou, mais super intelligent qui fera dans quelques temps une révolution au sein de la société qui mettra  ce petit monde dans tous ses états. 

  

Le chef des ventes n’est autre que Dubiset Alain, la trentaine, sympa, affublé d’une épouse jalouse (mais qui n’a peut-être pas tout à fait tort de l’être) il évolue parmi son staff de négrillons composé de magasinier, caissier, téléphoniste etc….(surement le moins raciste de tous peut être du fait qu’il travaille en permanence avec les noirs….) 

  

Madame Machin, Grande amie de la famille Baquet, qui fait régner sur la société un vent de folie à coup de notes de service toutes plus contradictoires les unes que les autres c’est l’adjudant chef de service. 

  

Le reste, la broutille, ce sont trois secrétaires, Line ma copine pour toujours, Blanche, grande perche genre Françoise Hardy,qui aime les petits jeunes même mariée (mais blancs) et qui passe son temps dans les couloirs, des tas de dossiers sous les deux bras et qui ….. ne fait pas grand chose. Et puis moi, au début la « curiosité », ensuite la « gênante » pour finir en « ennemie public numéro un ». 

  

J’ai pris mes fonctions voici peu et j’ai eu bien du mal à m’ y retrouver devant  ces visages noirs qui au début se ressemblent tous mais ce matin là, celui qui entre dans mon bureau s’appelle « Kadio » et c’est le chauffeur du D.C. Gourde. 

  

Kadio est un pauvre bougre qui ne sait ni lire ni écrire et qui par conséquent a acheté son permis pour pouvoir travailler. Ce jour là lui, si passif, a l’air d’être dans tous ses états, et il me raconte dans son language fait de quelques mots de français pour la plupart écorchés auquels il ajoute des expressions de son crû qu’il a un problème : en effet le DC lui a demandé de nettoyer la crotte que son chien « Crésus » a déposée à l’arrière de la voiture. 

  

A l’ordinaire, ce chauffeur est le parfait esclave acceptant tout, ne se rebiffant jamais et pourtant cette fois il réagit car dans sa grande mansuétude, l’homme à la gourmette lui a dit : « quand le chien du blanc chie, c’est le nègre qui ramasse » et ça ! ça n’a pas passé. 

  

Le problème c’est que comme  les visages pâles ont pratiquement droit de vie ou de mort sur tout le petit personnel, nous savons tous les deux qu’en cas de refus d’exécuter le « travail » demandé, c’est la mise à la porte, après toute une série d’avertissements et procédures diverses, or Kadio ne peut pas se le permettre du fait que comme tous ses frères il est chargé d’une nombreuse famille qui vit dans une maison faite de cartons et tôles ondulées et qui s’écroule dès que la saison des pluies commence mais il ne peut pas non plus accepter cette insulte et c’est à moi en tant que chef du personnel qu’il vient demander non pas réparation mais « solution » 

  

C’est moi maintenant qui suis dans le caca car si je suis plus que d’accord avec Kadio, je ne peux pas le lui dire pas plus que je ne peux essayer de le convaincre malgré tout de s’exécuter. Je lui promets de réfléchir et de lui donner ma réponse. 

  

Après avoir retourné le problème dans tous les sens la solution m’apparaît claire comme de l’eau de roche ; c’est moi qui vais le faire ; un petit tour dans le parc à voitures, un bout de papier dans une main, un chiffon mouillé dans l’autre j’enlève la petite « truffe » qui avait eu la bonne idée de sécher. Je ne dis rien à personne jusqu’au jour ou je vais de nouveau entendre parler de cette affaire…….. 

  

A demain. 

  

  

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 8 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 25 ème partie

aaafrique.jpg

  

Comme vous le savez, j’écris à l’aveuglette et je ne sais pas d’avance ce que je vais vous raconter c’est pourquoi je me suis fait un petit plan de travail et à l’aide d’un mot ou deux, je note les évènements intéressants ou amusants dont je me souviens, que je vais vous raconter, ensuite je me mets devant mon clavier et ça part tout seul. Le seul problème c’est que j’ai déjà écrit un livre appelé « l’entonnoir » que j’ai fait parvenir à certaines d’entre vous  et je ne fais ici que répéter, mais différement, ce que j’ai déja écrit et je m’en excuse.Alors quand vous savez déjà, zappez ! 

  

Vivre en Afrique c’est toute une histoire, c’est atterrir un jour sur un continent dans un pays, dans une ville, dans un quartier ou tout est différent de ce que vous connaissiez jusqu’alors, vos points de repère ne servent plus à rien et quand en plus vous avez, dès votre premier jour, reçu un terrible coup de poing sur le crane dans le ventre et surtout dans le cœur, vous avez encore plus de mal à comprendre ce qui vous arrive et ce que vous avez à faire pour vivre tout simplement. 

  

Je crois que ma grande chance a été d’être complètement paumée,  d’avancer à l’aveuglette et seule, guidée seulement par……ma petite voix ? mon instinct ? ma naïveté, ? mon grand désir de comprendre ? un peu de tout peut-être. 

  

Trouver du travail c’est facile car même si la Côte d’Ivoire est indépendante depuis 1960, les « petits blancs » ont tout prévus pour continuer à régner en maitre sans que cela se voit. On leur a demandé d’ivoiriser le plus possible les emplois, pas de problème !ils ont  créé des postes bidons, qu’ils ont confié aux « bronzés » avec, pour eux un salaire de ministre, (pour les boss des clopinettes), on leur donne du « Monsieur » on va même jusqu’a leur serrer la main et le tour est joué et on peut donc continuer à magouiller en toute tranquilité. 

  

Là où je travaille 3 directeurs : général, administratif, commercial, un chef de vente tout blond, tout rose, Madame Machin à l’export et au télex et plusieurs secrétaires dont je fais partie. 

  

A l’opposé de l’ambiance qui règne en France, ici c’est assez débonnaire et même s’il existe une certaine hiérarchie, les contacts entre les uns et les autres sont amicaux. De plus, étant donné que les femmes sont débarassées de toute contrainte ménagère car à la maison on a un boy qu’on paie un salaire de misère, qui travaille de 6h du matin jusqu’à …….. on s’invite beaucoup les unes chez les autres pour un apéro, un diner et comme tous les blancs se connaissent cela n’en finit pas et très vite on connaît toute la communauté blanche composée de tous ces gens qui en France  seraient noyés dans la masse et ne seraient rien qu’un numéro de sécurité sociale mais qui ici, règnent sur un royaume hypothétique fait de beaucoup de mépris, de suffisance, de malhonneteté morale et intellectuelle. C’est aussi pourquoi tout nouvel arrivant est aussitôt pris en charge ; on va lui parler, lui expliquer ce qu’il doit savoir, ce qu’il doit faire pour respecter les règles de vie car il ne faudrait surtout pas changer quoi que ce soit, la machine est bien huilée, elle marche ainsi depuis des décennies et cela doit continuer encore le plus longtemps possible. 

  

Mais c’était compter sans moi et pourtant je n’ai rien voulu ni prémédité mais plus on me parlait plus je  m’étonnais de ce que j’entendais, tout ce mépris envers le peuple chez qui on vit, à qui on prend le meilleur, devant qui on étale nos richesses,que l’on traite en inférieur, dont on se moque lors des fameux repas qui réunissent les « grands » de ce petit monde, c’est à qui racontera la dernière bourde de « SON » boy, de « SON » gardien pour bien prouver s’il en est encore besoin que tous ces « singes » sont vraiment cons (donc on a raison de les spolier). 

  

Là je dois dire un grand merci à tous ces horribles petits francais qui m’ont permis 

De mesurer la force de mes convictions, mais surtout d’avoir la preuve que quand on raisonne avec le cœur, quand on refuse les compromis, quand on résiste aux menaces, guidé tout simplement par sa conscience, le gagnant entre le pot de fer et le pot de terre n’est pas toujours celui qu’on pense. 

  

Avez-vous envie de les connaître ces gnomes ? oui, et bien voilà ! demain je vais vous les présenter : 

  

  

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 7 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 24ème partie

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L’histoire de Messieurs Chrétien et Sayoun

  

Quand on assiste à de telles scènes, on n’a qu’une envie :  raconter et là on se heurte à l’incompréhension, aux moqueries de ceux qui soit disant savent tout et avant tout que cela n’est pas possible et pourtant …… 

  

Monsieur Chrétien est un collègue de travail. La cinquantaine bien sonnée, petit, rablé, un cou de taureau, il est chef de chantier et travaille en brousse mais, soit pour commander le matériel dont il a besoin, soit pour prendre un repos bien mérité, il revient sur Abidjan pour le week-end et comme nous nous entendons bien, il a pris l’habitude de m’inviter assez souvent à diner avec lui, nous pourrons ainsi, lui déblatérer sur les collègues et moi lui raconter les potins de la semaine. 

  

N’y tenant plus, je lui raconte mon aventure, du moins j’essaye mais il m’arrête dès qu’il a compris de quoi il est question car cartésien et rationnel il ne faut pas lui parler de ce qu’il appelle des conneries : ah non pas vous ! me répète-il et ne pouvant en placer une je me tais mais je lui en veux d‘être aussi borné. 

  

Les semaines passent et un jour il m’appelle pour m’annoncer qu’il sera dans la capitale tel jour et qu’il veut me voir pour s’excuser. Nous nous retrouvons donc quelques jours après au restaurant selon notre bonne habitude. 

  

« Comme vous le savez, Jeannine, je travaille toute la semaine en brousse et ne vois presque personne, pourtant j’ai sympathisé avec un couple de français installés près de mon campement , ils tiennent une sorte d’épicerie et c’est en y faisant mes courses que je les ai connus  et voici plusieurs fois que je suis invité à diner chez eux le samedi. » 

  

« la semaine dernière, nous sommes entrain de diner quand la femme me demande :  vous croyez aux tables qui tournent ? autant vous dire que j’ai pensé à vous et que je lui a répondu : « Vous aussi vous vous y mettez ! mais qu’est ce que vous avez toutes à me bassiner avec ces idioties ? »mais elle a continué et m’a dit : « bon ! après le repas, on fait une séance et après seulement vous parlerez ! 

  

On s’installe et moi, je rigole doucement. Au début il ne se passe rien, elle dirige les opérations, elle appelle l’esprit qui ne vient pas quand tout à coup la table se met à bouger, mais à bouger tellement brutalement que je suis obligé de me lever et que la dite table me pousse et m’accule au fond de la pièce, je suis bloqué entre le mur et elle et je ne peux plus bouger. Il a fallu que la femme se fache, qu’elle demande, qu’elle supplie pour que les choses cessent et ensuite nous avons pu continuer.Alors je vous dois de plates excuses car ce que j’ai vu m’oblige à reconnaître que vous avez raison et l’esprit à l’aide de la table me l’a dit sans détour. 

  

Monsieur Sayoun, un libanais chrétien est mon propriétaire et lorsque je lui parle de mes aventures médiumniques il me raconte la sienne : 

« un jour nous sommes quatre amis et nous jouons aux cartes, deux équipes de deux, mon partenaire et moi jouons toujours ensemble et quelquefois il nous arrive de tricher car ne ne sommes pas de bons perdants. 

Un jour que nous avons gagné (et triché), nous commentons avec nos rivaux notre succès et tout à coup un livre tombe de la bibliothèque située loin de nous mais dans la même pièce. Nous sommes étonnés car rien n’explique cela et nous continuons à discuter toujours sur le même sujet quand un peu plus tard c’est un vase qui s’écrase sur le sol. Dans les minutes qui suivent, plein d’objets vont tomber, des cadres se décrocher des murs et nous finissons par comprendre que c’est notre mensonge qui provoque une telle réaction de la part de l’esprit qui nous joue ce tour. 

Confus mais obligés, nous avouons alors notre supercherie, tout s’arrête, l’esprit est content, nous avons avoué.   

  

Je trouve qu’il est regrettable que certaines personnes assez nombreuses d’ailleurs, refusent de croire quelque chose qu’il n’est pas facile d’admettre je le reconnais mais ce n’est pas parce que cela n’est pas courant, que cela ne répond pas aux critères de la logique  ou n’obéit pas aux règles établies que cela n’existe pas. 

  

PS . On m’a demandé souvent si j’avais eu d’autres occasions d’assister à des séances de spiritisme et la réponse est non hélas !.Lorsque j’ai raconté mon histoire un peu partout, pas mal de gens m’ont mis en contact avec des personnes qui pratiquaient des séances mais à chaque fois qu’un rendez vous était pris, il se passait toujours quelque chose pour qu’il n’ait pas lieu : maladie, déplacement imprévu…. Et cela s’est reproduit si souvent que je me suis demandé si ce n’était pas là une protection du ciel car ces séances, je le redis, peuvent être quelque fois, au mieux très désagréables, au pire dangeureuses, et sans médium, l’esprit est plus fort que le néophyte qui ne sait pas comment arrêter le cercle infernal.. 

  

  

A demain pour une autre histoire 

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 6 décembre, 2009 |Pas de commentaires »
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