les aventures d’une vieille carcasse – 45ème partie
Monsieur Vézinet fera sont entrée quelques semaines plus tard, la quarantaine, vif, tout le contraire de l’omniprésent Baquet qui depuis à fait ses valises.
Il a consulté livres et registres pour faire notre connaissance virtuelle et ensuite nous convoque un à un. Il s’étonne de voir la différence existant entre mon salaire et celui des autres secrétaires et lorsque je lui réponds que c’est à cause de mon attitude envers les africains qui n’a pas plu et que j’ajoute que j’ai bien l’intention de continuer, il me répond exactement ceci : « Madame, ce qui m’intéresse c’est votre travail, vous êtes une bonne secrétaire je vous garde, vous êtes mauvaise et je vous vire ». Par ailleurs, Line vient de me donner sa démission, aussi son poste est vacant, voulez vous être ma secrétaire ?
J’ai répondu oui, j’ai eu un réajustement de salaire auquel s’est ajouté un supplément car je deviens en plus sa secrétaire privée, J’ai définitivement quitté le clan des pestiférés mais je n’en tire aucune gloire.
Huit mois vont passer, les petits blancs qui me fuyaient se sont rapprochés de moi et j’ai ainsi pu mesurer leur lâcheté dans toute sa splendeur, Du temps de Baquet chacun voulant préserver ses droits et son rang me fuyait, déblatérait sur mon compte et s’il l’avait pu m’aurait enterrée vivante, maintenant je semble être devenue fréquentable, je fais à nouveau partie du clan, et je n’arrive pas à me faire à cette idée qu’un jour je puisse ressembler à ces gens. Je vais donc faire mon travail, comme je l’ai toujours fait mais de plus en plus je vais me poser des questions sur la raison de ma présence en Afrique, N’ai-je pas fait mon temps ? n’est-ce pas le moment de rentrer en France ?
Ce vendredi là, rien de spécial ne s’était produit et je vaque à mes différentes tâches avec en fond, cette lancinante question qui ne me quitte plus : partir…. Rester….et c’est alors que ma petite voix, celle qui ne m’avait plus parlé depuis longtemps est revenue et me murmure : « si tu veux savoir ce que tu dois faire, démissionne » est ce le diable qui me conseille une chose si peu raisonnable ? mais elle revient à la charge et répète son message et le répète encore. Alors je décide, puisque nous sommes en fin de semaine, de réfléchir pendant le week-end espérant que le lundi, je connaitrai la répone……
Arrivée au bureau ce lundi et ne sachant toujours pas où se trouve ma vérité, je me présente devant Mr Vézinet et je lui remets ma démission.Il est très étonné et me demande si j’ai un quelconque problème et devant ma réponse négative me dit ne pas comprendre ma décision, puis il devient méprisant et me sort : « il semblerait Madame que vous soyez une perdante, incapable de voir où se trouve votre intérêt ».Je crois que c’est cette phrase qui m’a fait comprendre que j’avais raison de partir.
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