les aventures d’une vieille carcasse – 44ème partie
Quelques mois ont passé, Paulin est sorti de la maison de convalescence, prêt à repartir dans la vie civile mais sans moi. Durant sa maladie son patron l’a licencié, ce qui est interdit, je me suis donc occupée de faire valoir ses droits auprès du prud’homme et j’ai récupéré suffisamment d’argent pour qu’il puisse voir venir.
Sautret va partir en vacances deux mois en Suisse et il a pu avant régulariser mon salaire qui est devenu, sinon énorme, du moins correct mais avant son départ, je trouve un jour un monceaux de billets de banque sur son bureau qui paraît-il sont pour moi ou plutot pour lui, pour que ses vacances ne soient pas gâchées par mon inconscience et mon masochisme. C’est la première fois qu’il me tient de tels propos, moi qui croyait qu’il m’avait comprise !!!!! Je refuse cet argent, pressée de questions pour expliquer mon attitude, j’essaie de lui dire que tout ne s’achète pas, à commencer par moi, je lui souhaite de bons congés et meurtrie et vexée, je rentre chez moi.
Durant les deux mois qui vont suivre, je n’aurai rien à faire sauf ici et là un peu de classement,personne ne vient me voir ni m’embêter, et c’est aussi bien ainsi. Par contre, je reçois des lettres de plus en plus emflammées de mon boss. Il s’inquiète le mignon, et pour finir me déclare sa flamme dans une lettre à faire bondir. En effet il m’écrit textuellement que si j’accepte ses avances, il fera mettre son épouse à l’asile, qu’il fera de moi la femme la plus gâtée et adulée qui soit.et que pour une fois il espère que je saurai voir où est mon intérêt. Le pauvre ! il n’avait aucune chance de me séduire mais avec ça c’est encore pire.Quand il rentre, les bras chargés de cadeaux il me demande la réponse à sa proposition et quand il voit que je maintiens ma décision, il ne dit rien mais je viens de me faire un ennemi.
…….Le grand jour est arrivé et pour la circonstance, le Président Directeur Général, un Ivoirien que je n’ai jamais vu a rendez- vous avec l’ensemble des directeurs pour annoncer la sentence prise par les grands pontes et pour nous dire qui reste et qui saute. Lorsque Sautret est appelé dans le bureau du Directeur général, il passe devant moi, s’arrête un instant pour me dire : « une fois encore je vous pose la question, si vous me répondez « OUI » je vous sauve, si vous persistez dans votre refus imbécile, je vous laisse à votre triste sort. Il sort sans avoir reçu la moindre réponse de ma part.
La sentence est tombée : Le père Baquet est renvoyé mais comme chez les nantis rien ne se passe comme chez les Péquins, il est « prié » de remettre sa démission, ainsi l’honneur reste sauf.
Sautret part aussi car décemment on ne peut pas garder le responsable de toute cette histoire alors que l’on congédie le « coupable » mais comme tout ceci n’est qu’une grande mascarade, Sautret sort en tant que Directeur Administratif et re-rentrera en tant que « consultant honoraire » C’est pas beau ça ? Quant au petit personnel dont je fais partie, rien de spécial, il reste en place et attendra quelques semaines la venue du nouveau Directeur Général. La chape de plomb est tombée, de nouveau on se croise dans les couloirs, il arrive aussi qu’on me salue, je pense qu’on attend de voir la tronche du nouveau dirlo pour savoir de quel coté faire pencher la balance.
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