les aventures d’une vieille carcasse – 42ème partie
Que dire sur cette année passée avec ce nouveau patron si différent des autres. Petit à petit je m’habitue à sa gaucherie, je me familiarise avec tous les documents comptables que je dois dactylographier, ainsi que les comptes rendus de conseils d’administration, mais ça ! c’est pour l’officiel car notre bagarre est tenue top secret, les notes et courriers sont tapés chez lui.
Monsieur Sautret n’a pas pu demander une augmentation de salaire pour moi car cela passe encore par le grand D.G. mais il compense en me remboursant des notes de frais fictives et je me rends compte alors combien il est agréable de pouvoir s’acquitter de ses factures sans trop se poser de question, chose qui ne m’est pas arrivée depuis 3 ans.
Le problème se situe au niveau de Paulin qui recommence avec ses troubles et ses absences, de plus, il rentre de plus en plus tard et j’apprendrai, tout à fait par hasard, que d’une part, il a renoué avec ses amis qui l’invitent à des soirées alors qu’il ne lui faut aucune goutte d’alcool, qu’il a de nouveau ses entrées à la présidence, et la cerise sur le gâteau, a renoué par lettre des relations amoureuses avec son ex-épouse dont il est maintenant divorcé.
Dans tout ce que j’ai pû faire dans ma vie, j’ai toujours agi en passionnée et les sentiments que j’ai pour Paulin ont été décuplés par les difficultés et la haine que nous avons rencontrées de la part de ceux qui ne savent pas aimer, aussi quand le doute s’infiltre en moi, je perds le peu de confiance que j’ai en notre couple, je deviens anxieuse et un soir qu’à nouveau il rentre tard et éméché, je le gifle. C’est la première fois de ma vie que je frappe un adulte. Il ne dit rien, rentre à la maison, va dans la salle de bain et se regarde dans le miroir et je le suis. C’est alors qu’il aperçoit une goutte de sang qui perle sur sa lèvre. En moins de temps qu’il ne faut pour comprendre ce qui arrive, il me propulse dans la chambre à coucher je suis assise sur le lit et les coups commencent à pleuvoir, des coups très lents, très précis, donnés avec le tranchant de la main, une fois sur l’oreille, une fois sur la gorge….. Moi je suis tétanisée, je vois tout, je ne sens rien mais je comprends que je ne vais pas m’en sortir vivante.Combien de temps cela a t il duré ? je n’en sais rien, mais tout à coup, le calme est revenu, que s’est il passé ? Paulin a perdu connaissance et git à mes cotés sur le lit et il restera ainsi plus d’un jour. Lorsqu’il refait surface, il me demande ce qui s’est passé, je lui raconte, il ne se souvient de rien, mais avec les marques que j’ai sur le cou il n’a aucun mal à me croire et devant la gravité de la situation, il accepte que je le fasse hospitaliser. J’ai une connaissance qui est la secrétaire du pshychiatre de l’hopital et c’est ainsi que j’obtiens un rendez vous immédiat.
Il me faut bien sur prévenir sa société et je raconte une vague histoire de crise très forte de paludisme, je remets les clés de son bureau comme on me le demande et en échange je reçois le courrier arrivé pour lui de France. C’est en le lisant que je comprendrai que l’homme que j’aime file le parfait amour épistolaire avec son ancienne compagne et je réalise qu’une fois encore, les sentiments et dévouement que j’ai envers les hommes qui croisent mon chemin sont bafoués, sans raison, tout simplement parce que les hommes sont des salauds et qu’il ne faut jamais leur faire confiance. C’est à partir de ce moment que je ne serai plus tout à fait la même. Dans l’avenir j’aimerai, certes avec passion car je ne sais pas faire autrement, mais une toute petite partie de moi restera vigilante et c’est elle qui m’aidera à me détacher aussi vite que je me suis emballée au moindre doute.
J’ai prévenu Sautret, il me donne quelques jours de congés.

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