Archive pour décembre, 2009

une étoile au fond du coeur-1ère partie

aaaetoile.jpgLorsque j’ai commencé à écrire, voici des années, je ne savais pas où cela me mènerait, pas plus que je ne savais que j’écrirais plusieurs livres, tous des autobiographies, mais chacun couvrant une période de ma vie. 

  

Le premier « L’entonnoir » que vous venez de lire sous le nom des 

 «  aventures d’une vieille carcasse » aurait dû être le premier et le seul mais à peine fini, il m’a semblé qu’il manquait quelque chose, oh ! pas grand chose, raconter simplement mon retour en France et ma réinsertion et d’après mon expérience cela n’aurait pas dû représenter plus d’une trentaine de pages, mais voilà, mon crayon s’est mis à courir sur le papier et m’a transportée des années en arrière car pour expliquer pourquoi je ne suis pas restée en France, il faut remonter très loin, une idée, un rêve, qui aura mis plus de 20 ans avant de faire surface. 

  

Pour celles qui ont déjà lu tout ce que j’ai passé sur mon blog, vous trouverez ici des répétitions puisque je ne pensais pas réunir un jour mes écrits en un seul. J’espère que cela ne gênera pas trop votre lecture.De plus, tout est écrit à la troisième personne car au moment où l’inspiration m’est venue, il m’a paru plus facile de « créer un personnage » afin de prendre de la distance entre « elle » et « moi » 

  

Mais je dois un grand, un très grand merci à « lucie30 » que j’affectionne particulièrement pour son écoute, son humour, son contact enrichissant, mais surtout ses bons conseils car c’est elle qui a trouvé le nom que je donne à ce que vous allez lire. Pensez donc : « UNE ETOILE AU FOND DU CŒUR » S’agit-il de cette petite voix qui m’a toujours tenue compagnie où de quelque chose d’encore plus profond , une étoile qui me conduit vers mon destin. ? 

  

  

  

UNE ETOILE AU FOND DU COEUR 

 

  

 13 Juillet 1979, 7 heures 30 – aéroport d’Abidjan – ils sont tous là ; non ! pas les blancs, eux lui ont  dit au revoir la veille ; elle a organisé pour eux un diner dansant à l’hôtel Ivoire. Ceux qui sont en face  d’elle à cet instant, se sont tous ses amis ivoiriens, tous ces braves types qui ont travaillé avec elle : les chauffeurs, les manœuvres, les boys, les gardiens ; les bras ballants, les yeux baissés, ils se dandinent, génés, car pour certains, c’est la première fois qu’ils foulent le sol d’un aéroport et pour tous, la première fois qu’ils viennent exprimer, sans parole, leur peine de voir partir un blanc. 

Paulin est là lui aussi, moitié blanc, moitié noir, parlant tantôt français tantôt dialecte pour détendre l’atmosphère et elle a bien du mal à retenir ses larmes qui s’amoncellent sous ses paupières et elle déglutit, déglutit regardant sans rien voir, à droite, à gauche. Ils sentent tous que la dernière page vient d’être tournée et c’est dur. Il est question que Paulin soit muté en France dans une succursale de la TRAMSIT mais c’est encore à l’état de projet. 

Enfin, le haut-parleur appelle les passagers ; un dernier regard, un dernier geste de la main et elle s’ embarque pour son nouveau destin. Elle retourne dans son pays, persuadée qu’elle y restera pour y vivre ety mourir.

 Le sort en a décidé autrement mais ça, elle ne le sait pas encore.

Vous pensez peut-être qu’elle va atterrir à Charles de Gaulle et regagner son 22 à Asnières ? et bien, vous vous trompez ; elle a décidé de faire un petit crochet par Nice où habite son amie Danièle Halimi (tiens ! un nom bien de chez nous !!!) 

Secrétaire médicale dans un laboratoire d’Asnières, c’est là qu’elles se sont connues, voici des années et pendant qu’elle se  trouvait en Afrique, Danielle a décidé de faire, elle aussi, un petit voyage au pays de ses origines.

Par rapport à la Côte d’Ivoire, c’est beaucoup plus haut et à droite ; un tout petit point sur le globe, si petit que vous pouvez  passer dessus dix fois sans le voir et pourtant, qui gêne tant de monde que beaucoup donneraient n’importe quoi pour l’effacer à tout jamais, et d’autres encore plus pour le débaptiser, rebaptiser, se l’approprier (après avoir jeté ses habitants à la mer bien sûr !)

 Mais voilà ! la petite tête d’épingle est habitée par « le peuple à la nuque raide » vous voyez ce que je veux dire ? mais non c’est pas Tombouctou ! revoyez votre géographie S.V.P. 

Berceau des trois grandes religions monothéistes, c’est une des raisons pour laquelle tout le monde en revendique la propriété, sauf les chinois et le japonais (du moins pour l’instant) ça y est ! vous y êtes ! ISRAEL.

Danielle a passé deux ans en Kibboutz, elle s’est amourachée d’un beau brun au regard ténébreux qu’elle a épousé et, revenus en France, ils ont concocté de merveilleuses jumelles qu’elle veut absolument voir.

 Vous qui lisez ce livre, vous n’avez vraiment pas de chance car non seulement vous avez dû vous coltiner une centaine de pages sur les nègres et voilà que maintenant, elle vous en prépare autant sur les Juifs. Si vous voulez, vous pouvez, dès maintenant fermer, zapper, et ne plus revenir sur son blog, elle, elle s’en fout, il y aura bien d’autres curieuses qui viendront prendre la place laissée vacante mais comme quand le vin est tiré il faut le boire,alors, si vous avez soif : à la vôtre !  

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 31 décembre, 2009 |4 Commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 48 ème partie

img112.jpg DERNIER EPISODE  

……Lorsque deux pays signent un contrat de plusieurs milliards, il est normal que celui qui paie prenne une garantie que les travaux seront effectués selon le cahier des charges et de ce fait emploie des agents techniques (français eux aussi) chargés de veiller à leur bon déroulement.. Or dès qu’il s’agit de construction, le cahier des charges prévoit entre autres, des dates de fin de chantier et si celles-ci ne sont pas respectées, des pénalités de retard très conséquentes sont payées par les retardataires  (en l’occurrence la société Lorémont) 

  

A cela il faut ajouter que ces « agents techniques » ont des contrats de travail très inférieurs à ceux des expatriés et au cours des années, une jalousie s’est installée suivie d’un désir de vengeance. Alors ces «  petits blancs » ont trouvé un moyen bien simple d’arrondir leur fin de mois, il font du chantage à la société : ne respectant pas les dates de visites de chantier, acceptant par téléphone que des tranchées soient refermées puis prétendant ensuite qu’ils n’ont rien dit de tout et qu’ils vont les faire rouvrir pour vérifier si le travail a été correctement fait, il s’en suit, qu’on le veuille ou non, qu’on paie tout simplement pour pouvoir continuer à travailler. 

  

Et c’est moi qui suis chargée de trouver de fausses factures, de passer de fausses écritures pour couvrir les sommes ainsi détournées. Je précise ici que ma société était honnête mais elle ne pouvait pas s’offrir le luxe de perdre un marché de 3 milliards. 

  

Plusieurs fois, je me suis disputée avec Le Blond, lui expliquant que le chantage est un engrenage dont on ne sort pas et dans lequel on s’enfonce mais technicien et seulement cela, et suivit par sa direction qui avait été consultée et qui avait donné son feu vert, il préfère s’exécuter et c’est la mort dans l’âme que je vais sortir chaque mois des sommes invraisemblables du coffre ; la seule chose que je vais obtenir c’est de ne pas être obligée de recevoir le salaud qui vient chercher l’argent. 

  

Bien entendu se sentant très fort,  ledit salaud fait de plus en plus de problèmes sur les chantiers pour pouvoir demander de plus en plus d’argent et un jour……il est convoqué chez le directeur Monsieur « Le blond ». Sur la table, un magnétophone qui déroule son histoire : une conversation prise à son insu dans laquelle il se vante d’être invulnérable. 

  

Le chantage est fini, les chantiers avancent comme il se doit, les contrôles sont fait a temps et tout rentre dans l’ordre et c’est alors que je me suis posé la question de savoir ce que je faisais là, de savoir ce qui me retenait en Côte d’Ivoire et la réponse 

Ne s’est pas fait attendre : l’argent ! un salaire comme je n’en retrouverai plus, un boulot à ma mesure, mais plus d’idéal, plus de don de soi, plus jamais le plaisir de voir sur un visage inconnu un vrai sourire. 

  

Il est donc temps pour moi de faire mes valises, mon aventure africaine est finie je le sais je le sens, sans l’aide de ma petite voix cette fois. Je donne ma démission, on la refuse, on fait une rallonge à mon salaire,on me donne un 14ème mois, rien n’y fait, cette fois je vais partir et ne jamais revenir. 

  

J’ai trouvé ma remplaçante, les cantines ont été expédiées par Paulin, j’ai offert à tous mes collègues une soirée à l’Hôtel ivoire, diner dansant, pour eux je rejoins l’orchestre et je chante « la Mama »Dans quelques jours je serai dans mon appartement à Asnières mais ceci est une autre histoire. 

  

  

Et que sont devenus les héros de cette histoire ? 

  

Je pense que les Baquet,Sautret,Gourde,Mme Machin sont décédés car ils avaient déjà de la bouteille en 1973 

  

Alain Dubiset est rentré en France et aurait ouvert un commerce de ?????? 

  

Blanche elle aussi est revenue au bercail et aurait prit la gérance d’un hôtel. 

  

Pour Paulin, les choses sont beaucoup plus tristes. Muté à Paris, il a renoué avec son ex-épouse. La dernière fois que nous nous sommes parlés au téléphone, en 1981, il avait la voix que je lui ai connue quand il était très malade et lorsque je lui ai demandé des nouvelles de sa santé il m’a dit que « cela n’allait pas très fort ». Comme le psychiatre avait prévenu qu’une deuxième crise lui serait fatale, on peut supposer que soit après un nouvel accès de folie il a été hospitalisé en psychiatrie et là…… 

Soit, comprenant qu’il replongeait il a eu le temps de retourner en Côte d’Ivoire et d’aller chercher refuge dans son village natal. C’est encore là qu’il sera le mieux pour vivre sa folie. 

  

Guy le gentleman, mon ex mari, est décédé en 2008 d’un cancer de la bouche après avoir beaucoup souffert. 

  

Nelly sa maitresse puis épouse a été retrouvée après leur divorce, errante dans les rues n’ayant plus rien après avoir dilapidé tous ses biens. Hospitalisée elle aussi en psychiatrie, elle est retournée à la vie normale après avoir été mise sous tutelle. 

  

Line, ma copine de toujours est là bien vivante, sur notre site sous le pseudo d’ « ermelinda » connue en Côte d’Ivoire, retrouvée en France, perdue de vue à cause des distances, retrouvée grace à internet, la preuve est faite que le monde est petit. 

  

Et puis moi, la grande bavarde, l’empécheuse de tourner en rond, l’emmerdeuse dans toute sa splendeur, la grande gueule, celle qui ne fait jamais rien comme les autres, celle qui dérange,celle qui en a marre parfois de ses semblables mais celle aussi qui est bien contente de vous avoir rencontrées, toujours fidèle au poste, toujours prête à vous raconter d’autres histoires, mais seulement si vous le voulez. 

  

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 30 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 47 ème partie

aaahouphouet190593.jpgMr Ouphouet Boigny. Président de la République de Côte d’Ivoire.

  

…. Le directeur de la Main d’oeuvre revient dans son bureau, s’asseoit puis me regarde intensément. : « dites-moi Madame, y a t il un certain Etienne dans la Société dans laquelle vous travaillez encore ? , -« Oui Monsieur » « avez vous visité son village un jour ? « Oui Monsieur » -« n’avez-vous pas soigné le pied d’une petite fille à un arrêt d’autobus ?  « si Monsieur » -«  savez vous qui est cette petite fille » ? « non Monsieur » – « c’est ma nièce Madame ». Tenez Madame voici votre permis de travail que je suis très heureux de vous remettre. 

  

Dans les années qui vont suivre, je reverrai cet homme plusieurs fois, je ferai tout pour ivoiriser les postes de ma nouvelle société à chaque fois que cela sera possible et lorsque je rentrerai définitivement en France, je recevrai sa fille chez moi 15 jours, lors de vacances qui lui seront offertes par son père pour avoir décroché son baccalauréat. 

  

J’ai pris mes fonctions dans une société qui existe depuis deux ans et qui installe l’eau potable dans les villages et épurent celle qui y est déjà. Il s’agit d’un marché de 3 milliards entre la France et la Côte d’ivoire. Elle se compose d’un directeur commercial Monsieur le Blond, d’un directeur technique qui hélas se tuera en voiture quelques temps après et d’une dizaine de techniciens chargés chacun d’un chantier en brousse plus où moins important.(vous rappelez –vous de Monsieur Chrétien et des tables qui tournent ?) 

  

Et moi dans tout cela, je nage complètement car la Société Lorémont n’a pas de passé. Elle n’a jamais eu de secrétaire et ce sont les épouses des techniciens qui, de temps en temps, ont payé les factures, établi les salaires sans aucun classement à tel point que je retrouverai des souches de carnets de paies derrière le frigo. Alors je vais prendre mon courage à deux mains, travailler, semaine et dimanche, jour et nuit parfois pour essayer de reconstituer l’histoire de ces deux années.et créer une certaine forme de comptabilité (merci Monsieur Sautret)et je ne comprendrai jamais comment la société a pu survivre si longtemps sans colonne vertébrale. 

  

Mais plus que tout, ce job sera celui que je ne retrouverai jamais et qui me permettra de mesurer mon savoir et mes limites car en dehors de la partie technique je suis responsable de tout : du personnel, des fournisseurs, de l’import-export, du renouvellement des contrats des expatriés, de l’embauche du personnel local des affaires de prud’homme etc….. 

  

Durant  deux années, je vais œuvrer au mieux, mon patron ravi d’être débarrassé de toute responsabilité autres que les siennes propres, me récompense sans cesse : à un salaire déjà très conséquent, on me loge dans une villa et je n ‘ai donc plus de loyer à payer. Plus tard on prend en charge mes boy et gardien, donc plus de salaire déduit de mon traitement, plus tard encore j’aurai droit à une voiture de service ce qui me permettra de revendre la mienne. 

  

Alors me direz-vous, pourquoi êtes vous partie de Côte d’Ivoire alors que tout marchait si bien ? et c’est là que les esprits chagrins reparleront de mon masochisme, de mon côté loser, mais la raison est bien plus profonde que toutes ces considérations purement matérielles. 

  

  

Deux choses vont m’amener à réfléchir sur la raison de ma présence en Afrique : la première est toute bête : quand je suis arrivée en 1973 et que par hasard je tombais en panne sur la route, il y avait au moins 10 africains qui se précipîtaient vers moi et me disaient : « tu veux qu’on t’aide Madame ? ». En 1979 ils n’étaient plus que 2 à s’approcher de ma voiture pour me demander : « combien tu donnes pour qu’on t’aide Madame » ce qui veut dire que la corruption qui avait toujours existé, mais dans les classes supérieures, était descendue dans la rue et touchait chaque citoyen. 

  

La deuxième raison est plus difficile à expliquer mais bien plus laide aussi que la première …… 

  

  

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 29 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 46 ème partie

aaacontrat.jpg………Rien ne presse pourtant et je resterai encore quelques mois ne serait-ce que pour chercher ma remplaçante. 

  

Paulin lui va bien, ayant retrouvé le chemin de la présidence, il a fait la connaissance du Ministre du commerce extérieur qui est en pleines tractations pour développer les relations maritimes entre la France la Belgique et la Côte d’Ivoire et il cherche des collaborateurs, Paulin lui plait immédiatement et il l’embauche. 

  

Je me rends compte alors qu’il n’est pas facile de trouver une secrétaire car non seulement les annonces ne pullulent pas mais en plus, ces dames sont difficiles à joindre car elles sont surtout à la plage ou à la terrasse d’un café avec une amie et c’est le boy qui prend la communication, et le temps presse maintenant car Juillet s’approche, et je dois commencer à préparer mon retour définitif, ce qui n’est pas une petite affaire. 

  

Ce jour là, j’ai sur mon bureau le journal sur lequel j’ai coché les annonces qui me semblent convenir et je recompose sans cesse les différents numéros qui me paraissent correspondre à ce que je cherche. La journée se termine et avant de rentrer à la maison je recommence la manœuvre une dernière fois. 

  

Pour comprendre la suite, il faut croire au miracle car ce qui arrive est énorme : alors que je crois refaire un numéro déjà composé maintes et maintes fois, je tombe sur une société qui cherche une secrétaire et c’est la curiosité qui me fait poser des questions comme le ferait une éventuelle postulante.Les renseignements obtenus sont alléchants, et je prends rendez-vous. Sur le chemin qui me conduit à mon rendez vous, je décide que puisque je n’ai rien à perdre et que j’ai déjà un pied en France, je vais demander des conditions impossibles qui bien sur ne seront pas acceptées et ainsi je rentrerai en France sans l’ombre d’un regret. 

  

L’entretien à duré une heure et a été des plus positifs, mes conditions ont toutes été acceptées, et je repars avec un contrat en bonne et due forme.et là, se pose un gros problème. 

  

Cette petite carte blanche qu’on obtenait très facilement en 1973 et qui permettait de travailler n’est plus accordée avec autant de facilité. En effet, les Dirigeants ivoiriens se sont rendus compte de la supercherie qui consiste à créer des postes fictifs pour donner le change et permettre aux blancs de conserver leur emploi, alors ils ont durci les lois et maintenant, lorsqu’une française trouve un travail,  elle doit se présenter à l’Office de la main d’oeuvre avec son contrat qui reprend les différentes tâches qui lui sont dévolues, Les services ivoiriens regardent alors s’il ont une secrétaire ivoirienne qui peut correspondre et ce n’est que dans la négative que le sésame est délivré à la française. 

  

Je n’ai jamais eu confiance dans les administrations qu’elles soient françaises ou autres car trop souvent, les employés vont au travail et non travailler, de ce fait j’ai pris l’habitude, lorsque le besoin s’en fait sentir, de m’adresser directement aux hautes instances à savoir le directeur. Je suis donc reçue par le responsable de la main d’œuvre en personne, un homme d’une cinquantaine d’années, très mince, l’air sévère un « Bété », une des deux ethnies les plus importantes de  Côte d’Ivoire. 

  

Mon speatch est très clair : je suis plus que d’accord avec les nouvelles dispositions prises par les autorités et je ne demande la carte blanche que dans le cas où il n’y aurait aucune ivoirienne pouvant remplir les fonctions indiquées sur mon contrat. L’homme le lit attentivement, sort de son bureau un instant surement pour consulter la liste des éventuelles candidates africaines puis revient. Et là il va encore se passer quelque chose d’impensable……. . 

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 28 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 45ème partie

aaademission.jpg

  

Monsieur Vézinet fera sont entrée quelques semaines plus tard, la quarantaine, vif, tout le contraire de l’omniprésent Baquet qui depuis à fait ses valises. 

  

Il a consulté livres et registres pour faire notre connaissance virtuelle et ensuite nous convoque un à un. Il s’étonne de voir la différence existant entre mon salaire et celui des autres secrétaires et lorsque je lui réponds que c’est à cause de mon attitude envers les africains qui n’a pas plu et que j’ajoute que j’ai bien l’intention de continuer, il me répond exactement ceci : « Madame, ce qui m’intéresse c’est votre travail, vous êtes une bonne secrétaire je vous garde, vous êtes mauvaise et je vous vire ». Par ailleurs, Line  vient de me donner sa démission, aussi son poste est vacant, voulez vous être ma secrétaire ? 

  

J’ai répondu oui, j’ai eu un réajustement de salaire auquel s’est ajouté un supplément car je deviens en plus sa secrétaire privée, J’ai définitivement quitté le clan des pestiférés mais je n’en tire aucune gloire. 

  

Huit mois vont passer, les petits blancs qui me fuyaient se sont rapprochés de moi et j’ai ainsi pu mesurer leur lâcheté dans toute sa splendeur, Du temps de Baquet chacun voulant préserver ses droits et son rang me fuyait, déblatérait sur mon compte et s’il l’avait pu m’aurait enterrée vivante, maintenant je semble être devenue fréquentable, je fais à nouveau partie du clan, et je n’arrive pas à me faire à cette idée qu’un jour je puisse  ressembler à ces gens. Je vais donc faire mon travail, comme je l’ai toujours fait mais de plus en plus je vais me poser des questions sur la raison de ma présence en Afrique, N’ai-je pas fait mon temps ? n’est-ce pas le moment de rentrer en France ? 

  

Ce vendredi là, rien de spécial ne s’était produit et je vaque à mes différentes tâches avec en fond, cette lancinante question qui ne me quitte  plus : partir…. Rester….et c’est alors que ma petite voix, celle qui ne m’avait plus parlé depuis longtemps est revenue et me murmure : « si tu veux savoir ce que tu dois faire, démissionne » est ce le diable qui me conseille une chose si peu raisonnable ? mais elle revient à la charge et répète son message et le répète encore. Alors je décide, puisque nous sommes en fin de semaine, de réfléchir pendant le week-end espérant que le lundi, je connaitrai la répone…… 

  

Arrivée au bureau ce lundi et ne sachant toujours pas où se trouve  ma vérité, je me présente devant Mr Vézinet et je lui remets ma démission.Il est très étonné et me demande si j’ai un quelconque problème et devant ma réponse négative me dit ne pas comprendre ma décision, puis il devient méprisant et me sort : «  il semblerait Madame que vous soyez une perdante, incapable de voir où se trouve votre intérêt ».Je crois que c’est cette phrase qui m’a fait comprendre que j’avais raison de partir. 

  

  

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 27 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 44ème partie

aaaargent1.jpg  

Quelques mois ont passé, Paulin est sorti de la maison de convalescence, prêt à repartir dans la vie civile mais sans moi. Durant sa maladie son patron l’a licencié, ce qui est interdit, je me suis donc occupée de faire valoir ses droits auprès du prud’homme et j’ai récupéré suffisamment d’argent pour qu’il puisse voir venir.   

Sautret va partir en vacances deux mois en Suisse et il a pu avant régulariser mon salaire qui est devenu, sinon énorme,  du moins correct mais avant son départ,  je trouve un jour un monceaux de billets de banque sur son bureau qui paraît-il sont pour moi ou plutot pour lui, pour que ses vacances ne soient pas gâchées par mon inconscience et mon masochisme. C’est la première fois qu’il me tient de tels propos, moi qui croyait qu’il m’avait comprise !!!!! Je refuse cet argent, pressée de questions pour expliquer mon attitude, j’essaie de lui dire que tout ne s’achète pas, à commencer par moi, je lui souhaite de bons congés et meurtrie et vexée, je rentre chez moi.   

Durant les deux mois qui vont suivre, je n’aurai rien à faire sauf  ici et là un peu de classement,personne ne vient me voir ni m’embêter, et c’est aussi bien ainsi. Par contre, je reçois des lettres de plus en plus emflammées de mon boss. Il s’inquiète le mignon, et pour finir me déclare sa flamme dans une lettre à faire bondir. En effet il m’écrit textuellement que si j’accepte ses avances, il fera mettre son épouse à l’asile, qu’il fera de moi la femme la plus gâtée et adulée qui soit.et que pour une fois il espère que je saurai voir où est mon intérêt. Le pauvre ! il n’avait aucune chance de me séduire mais avec ça c’est encore pire.Quand il rentre, les bras chargés de cadeaux il me demande la réponse à sa proposition et quand il voit que je maintiens ma décision, il ne dit rien mais je viens de me faire un ennemi.   

…….Le grand jour est arrivé et pour la circonstance, le Président Directeur Général, un Ivoirien que je n’ai jamais vu a rendez- vous avec l’ensemble des directeurs pour annoncer la sentence prise par les grands pontes et pour nous dire qui reste et qui saute. Lorsque Sautret est appelé dans le bureau du Directeur général, il passe devant moi, s’arrête un instant pour me dire : « une fois encore je vous pose la question, si vous me répondez « OUI » je vous sauve, si vous persistez dans votre refus imbécile, je vous laisse à votre triste sort. Il sort sans avoir reçu la moindre réponse de ma part.   

La sentence est tombée : Le père Baquet est renvoyé mais comme chez les nantis rien ne se passe comme chez les Péquins, il est « prié » de remettre sa démission, ainsi l’honneur reste sauf.   

Sautret part aussi car décemment on ne peut pas garder le responsable de toute cette histoire alors que l’on congédie le « coupable » mais comme tout ceci n’est qu’une grande mascarade, Sautret sort en tant que Directeur Administratif et re-rentrera en tant que « consultant honoraire » C’est pas beau ça ? Quant au petit personnel dont je fais partie, rien de spécial, il reste en place et attendra quelques semaines la venue du nouveau Directeur Général.    La chape de plomb est tombée, de nouveau on se croise dans les couloirs, il arrive aussi qu’on me salue, je pense qu’on attend de voir la tronche du nouveau dirlo pour savoir de quel coté faire pencher la balance. 

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 26 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 43ème partie

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Paulin a été mis à l’isolement, aucun contact de l’extérieur n’est permis et cela va durer plus d’un mois. Je ne suis pas non plus autorisée à le voir mais le psychiatre me convoque assez souvent car il veut tout savoir sur les faits gestes et réactions qui ont jalonnés notre vie commune , il  cherche les raisons de son problème et pour cela il lui fait subir de nombreux examens médicaux. Un jour, il m’annonce avoir enfin trouvé : Vers l’âge de 7 ans, Paulin a eu une jaunisse mal soignée qui a laissé des séquelles dans son cerveau et a affaibli la partie qui correspond à la personnalité. D’après lui, Paulin aurait du depuis longtemps sombrer dans la folie et il ne s’explique pas comment il a pu être apparemment normal si longtemps, il me révèle aussi que la dernière crise qu’il a eue était une crise de folie meurtrière et qu’effectivement j’aurais pu y rester.Enfin il m’explique que trois facteurs essentiels vont permettre au malade de s’en sortir :

1) lui-même qui devra comprendre qu’il restera toute sa vie fragile et que sans certaines précautions il replongera très vite à savoir : a) une vie rangée sans énervement, sans excès de table et de boisson, sans fortes émotions

2) les médicaments bien sur qui temporiseront les débuts de crises

3) et moi qui faisant partie de son passé, l’aidera par ma présence dans sa vie à ne pas se mentir à lui même et donc à regarder les choses en face. 

  

C’est alors que sans rien dire,  je lui montre les lettres de son ex-épouse.Après lecture il me demande ce que j’ai l’intention de faire, ma réponse est claire : je m’occuperai de Paulin tout le temps qu’il sera en congé maladie mais lorsqu’il sortira de l’hopital, nous ne revivrons jamais ensemble car même malade, je ne lui pardonnerai jamais sa tromperie. Et je vais moi aussi commencer à penser à moi. 

  

Au bureau, les choses avancent doucement et tous les prétextes sont bons  à Sautret pour m’inviter à l’extérieur soit disant pour fuir les oreilles indiscrètes. Je me rends bien compte que quelque chose est bizarre dans l’attitude de mon patron mais je mets cela sur le compte de sa gaucherie naturelle et ne vais pas chercher plus loin. 

  

  

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 25 décembre, 2009 |1 Commentaire »

les aventures d’une vieille carcasse – 42ème partie

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Que dire sur cette année passée avec ce nouveau patron si différent des autres. Petit à petit je m’habitue à sa gaucherie, je me familiarise avec tous les documents comptables que je dois dactylographier, ainsi que les comptes rendus de conseils d’administration, mais ça ! c’est pour l’officiel car notre bagarre est tenue top secret, les notes et courriers sont tapés chez lui. 

  

Monsieur Sautret n’a pas pu demander une augmentation de salaire pour moi car cela passe encore par le grand D.G. mais il compense en me remboursant des notes de frais fictives et je me rends compte alors combien il est agréable de pouvoir s’acquitter de ses factures sans trop se poser de question, chose qui ne m’est pas arrivée depuis 3 ans. 

  

Le problème se situe au niveau de Paulin qui recommence avec ses troubles et ses absences, de plus, il rentre de plus en plus tard et j’apprendrai, tout à fait par hasard, que d’une part, il a renoué avec ses amis qui l’invitent à des soirées alors qu’il ne lui faut aucune goutte d’alcool, qu’il a de nouveau ses entrées à la présidence, et la cerise sur le gâteau, a renoué par lettre des relations amoureuses avec son ex-épouse dont il est maintenant divorcé. 

  

Dans tout ce que j’ai pû faire dans ma vie, j’ai toujours agi en passionnée et les sentiments que j’ai pour Paulin ont été décuplés par les difficultés et la haine que nous avons rencontrées de la part de ceux qui ne savent pas aimer, aussi quand le doute s’infiltre en moi, je perds le peu de confiance que j’ai en notre couple, je deviens anxieuse et un soir qu’à nouveau il rentre tard et éméché, je le gifle. C’est la première fois de ma vie que je frappe un adulte. Il ne dit rien, rentre à la maison, va dans la salle de bain et se regarde dans le miroir et je le suis. C’est alors qu’il aperçoit une goutte de sang qui perle sur sa lèvre. En moins de temps qu’il ne faut pour comprendre ce qui arrive, il me propulse dans la chambre à coucher je suis assise sur le lit et les coups commencent à pleuvoir, des coups très lents, très précis, donnés avec le tranchant de la main, une fois sur l’oreille, une fois sur la gorge….. Moi je suis tétanisée, je vois tout, je ne sens rien mais je comprends que je ne vais pas m’en sortir vivante.Combien de temps cela a t il duré ? je n’en sais rien, mais tout à coup, le calme est revenu, que s’est il passé ? Paulin a perdu connaissance et git à mes cotés sur le lit et il restera ainsi plus d’un jour. Lorsqu’il refait surface, il me demande ce qui s’est passé, je lui raconte, il ne se souvient de rien, mais avec les marques que j’ai sur le cou il n’a aucun mal à me croire et devant la gravité de la situation, il accepte que je le fasse hospitaliser. J’ai une connaissance qui est la secrétaire du pshychiatre de l’hopital et c’est ainsi que j’obtiens un rendez vous immédiat. 

  

Il me faut bien sur prévenir sa société et je raconte une vague histoire de crise très forte de paludisme, je remets les clés de son bureau comme on me le demande et en échange je reçois le courrier arrivé pour lui de France. C’est en le lisant que je comprendrai que l’homme que j’aime file le parfait amour épistolaire avec son ancienne compagne et je réalise qu’une fois encore, les sentiments et dévouement que j’ai envers les hommes qui croisent mon chemin sont bafoués, sans raison, tout simplement parce que les hommes sont des salauds et qu’il ne faut jamais leur faire confiance. C’est à partir de ce moment que je ne serai plus tout à fait la même. Dans l’avenir j’aimerai, certes avec passion car je ne sais pas faire autrement, mais une toute petite partie de moi restera vigilante et c’est elle qui m’aidera à me détacher aussi vite que je me suis emballée au moindre doute. 

  

J’ai prévenu Sautret, il me donne quelques jours de congés. 

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 24 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 41ème partie

aaasecrtaire.jpg– Monsieur Sautret 

  

C’est vrai que jusqu’ici je ne vous ai pas parlé de lui. La bonne cinquantaine, grand, gros et mou, mais avec pour compenser une grande intelligence. Son cerveau doit être plein de chiffres puisqu’il est à la M.I.T. le Directeur Administratif, et a, par ailleurs, d’autres sociétés dont il est consultant honoraire, expert comptable,  ou encore administrateur. 

  

Cette discrétion vient en partie du fait qu’il est affublé d’une femme qui non seulement déteste l’Afrique mais qui en plus, a la phobie des microbes et de ce fait partout où elle va l’accompagnent sa bouteille d’alcool à 90° et ses morceaux de coton qu’elle passe sur les poignées de portes avant d’entrer, sur les chaises avant de s’asseoir et si vous l’invitez à déjeuner, toute la vaisselle et couverts se trouvant sur la table passeront aussi au nettoyage. Il est donc bien évident que dans ces conditions, il est difficile d’accepter des invitations chez les uns et chez les autres. Bien entendu il a caché à son entourage autant qu’il l’a pu, le mal dont son épouse est atteinte et de ce fait, on prend ses refus pour du snobisme, on lui en veut beaucoup et on le laisse moisir dans son coin. 

  

Mais sa passion à lui, ce sont les conseils d’administration, les bilans, les comptes de pertes et profits, et il a constaté depuis fort longtemps déjà que le sérénissime Baquet dirige la société en dépit du bon sens, les investissements n’étant jamais fait, ni comme il faut, ni quand il faut. Alors il a profité de sa grande solitude et de ses connaissances pour concocter de très belles notes de service destinées à la maison mère de Dakar ainsi qu’aux filiales de France et de Suisse, et tout ce petit monde commence à s’agiter sérieusement. 

  

La suffisance de Baquet l’empêche de comprendre l’étendue du problème alors il procède à quelques remaniements à l’intérieur de la société. 

  

Vous le savez certainement, quand il se trouve quelque part des bêtes puantes et dangeureuses, on les met dans la même cage car non seulement on les isole des autres évitant ainsi toute contagion mais en plus, on pourra les surveiller plus facilement.c’est ce qu’il fait le jour où il entre dans mon bureau pour la dernière fois, et m’annonce qu’à partir du lendemain je cesse mes fonctions actuelles pour devenir la secrétaire de Sautret. 

  

Le changement est brutal, fini le cahier de transmission, fini les visites à la banque, adieu l’armoire à pharmacie avec tous les médicaments distribués au personnel. 

  

Sautret dont je n’arrive pas à saisir la personnalité me reçoit assez froidement et durant l’année que nous allons passer ensemble je comprendrai qu’il s’agit surtout d’une gaucherie dûe à une très grande timidité qu’il cache comme beaucoup d’autres choses. 

  

Quand je ressors de son bureau je titube presque tant ce que je viens t’entendre me surprends. J’apprends tout d’abord le malaise dont il est l’instigateur, ensuite ce qu’il attend de moi à savoir une obéissance entière aux ordres qu’il me donnera, une discrétion à toute épreuve sur tout ce que nous ferons, dirons, apprendrons, des documents seront dactylographiés chez lui ou chez moi et non au bureau, nous nous méfierons des téléphones de la société sur lesquels on a pu poser un espion. Enfin, et là il me précise que cela n’est pas de la bonté, comme il veut une sécrétaire entièrement disponible et débarrassée de tout soucis matériel il me remet, après m’avoir posé plusieurs questions sur ma situation (qui est catastrophique) un chèque d’ « avance sur frais », de plus il me fournit une voiture de service le temps de faire réparer la mienne, la facture étant payée par une de ses sociétés puis, il me donne congé pour la journée, me demandant de bien réfléchir à tout ce qui a été dit et de lui donner le lendemain matin ma réponse. 

  

Le changement est si brutal que je n’arrive pas à assimiler ce changement. Ainsi je n’aurais plus affaire à Gourde, ? Baquet ne viendra plus me narguer à chaque instant ?, il n’y a plus a avoir peur d’une sanction ?, d’un avertissement ?, d’un renvoi ?. Je n’arrive pas à y croire ! Mon D-ieu comme ce serait  bon de pouvoir baisser la garde ! 

  

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 23 décembre, 2009 |Pas de commentaires »

les aventures d’une vieille carcasse – 40ème partie

aaachauffeur.jpg ramassage scolaire 

  

Durant les jours qui suivent, il ne se passe rien de spécial et certains reprennent leur souffle pendant que d’autres fourbissent leur lance. 

  

Baquet est de nouveau dans mon bureau, ce qui n’annonce rien de bon. Il vient me prévenir qu’à partir du lendemain le chauffeur chargé de ramasser les enfants des expatriés à la sortie de l’école ne pourra plus prendre les miens, ceci afin de ne pas créer de précédent car l’école de mes enfants se trouvant à l’opposé des autres écoles (quelques centaines de mètres), le risque que le chauffeur soit obligé de faire des heures supplémentaires est grand, ce qu’il ne peut accepter. Je demande alors la permission de m’absenter une ½ heure dans l’après midi pour le faire moi-même étant bien entendu que je resterai plus tard le soir, ce qui m’est refusé sous le prétexte que je suis à la M.I.T. pour faire mon travail et non pour régler mes problèmes personnels et très digne il sort de mon bureau. 

  

Je ne sais pas comment je vais faire,  non seulement les enfants ne peuvent pas rentrer seuls à la maison car en dehors des chauffeurs il n’ya aucun autre mode de transport pour eux,mais par ailleurs, Guy qui me cherche sans arrêt des poux dans la tête, risque de me reprendre les enfants s’il apprend que ceux ci attendent sous le soleil un hypothétique transport. 

  

René, le chauffeur qui m’emmene à la banque chaque jour et qui est aussi celui qui récupère les petits écoliers entre dans mon bureau ; il vient d’apprendre la nouvelle et me demande si j’ai une solution de rechange.Entendant ma réponse il me dit que malgré l’interdiction il continuera à prendre mes fils mais que pour éviter trop de risques je devrai : 1) demander à leur maitresse de les laisser sortir 5 minutes avant tout le monde 2) qu’une fois dans le voiture ils ne devront pas s’asseoir sur les sièges arrière mais sur le plancher de façon à ce que personne ne les voit. Il commencera par eux et récupérera les autres gamins après. Je suis atterrée car je sais que si malgré ces précautions il se fait prendre il perdra son travail pour « refus d’obéir aux ordres donnés » et moi je recevrai un autre avertissement et là, il n’y aura pas de note de service pour retourner la situation.Mais il insiste, en quelques mots, il me renvoie l’ascenseur et comme je n’ai pas le choix, la mort dans l’âme j’accepte. 

  

Le temps passe et je remarque que chaque jour vers 15h30, heure de la sortie d’école tous les blancs passent et repassent devant mon bureau qui est en verre, pour être bien surs que je ne suis pas sortie malgré l’interdiction, à tel point qu’un jour, je m’offre le luxe de leur jouer un petit tour. Un peu avant l’heure fatidique, je vais aux toilettes et j’y reste un peu, juste le temps de permettre  à mes chiens de garde de se persuader qu’enfin ils me tiennent  et puis je sors et j’ai bien du mal à regagner mon bureau tant il y a de monde entre moi en mon antre. 

  

Déçus et déconfits, je réalise qu’ils ne lâcheront pas le morceau et qu’ils finiront par découvrir la vérité alors le soir, de retour à la maison, j’en parle à Paulin et comme celui ci a maintenant une voiture et est libre de son temps, c’est lui qui ira chercher les enfants à l’école, libérant ainsi René que je ne remercierai jamais assez. 

  

La curiosité est un vilain défaut, et notre Directeur général n’en manque pas, c’est pourquoi,quelques temps après et n’y tenant plus, il rentre une fois encore dans mon bureau sous un prétexte quelconque et au moment de sortir me demande si j’ai trouvé une solution pour mes enfants ; Ma réponse est oui. Et qu’elle est-elle questionne-t-il ? et me souvenant de ce qu’il m’avait dit précédemment, je lui réponds que je suis employée à la M.I.T. pour faire mon travail et non pour parler de ma vie privée mais que néanmoins, je le remercie de l’intérêt qu’il me porte. Il ressort de mon bureau en fermant tout doucement la porte. 

  

Je ne le sais pas encore mais c’est l’avant dernière fois qu’il me rend visite, car la prochaine fois……….. 

  

Publié dans:mes écrits et ceux des autres |on 22 décembre, 2009 |Pas de commentaires »
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