la pyramide de la générosité
En haut se trouve Zalman et Assia. Deux immigrants russes arrivés ici en 1990 à la suite de la dislocation de l’URSS.
Ils furent près d’un million à quitter leur patrie pour atterrir en catastrophe en Israël. Pour des gens qui venaient d’un pays communiste dans lequel ils n’avaient jamais rien à décider et dans lequel ils n’avaient pas le droit à la parole, le changement était immense. Certains ne se sont jamais intégrés et il y a même eu des drames terribles et d’autres ont su ou ont pu s’adapter et se refaire une nouvelle vie, c’est le cas de mes voisins Zalman et Assia.
Vingt ans maintenant qu’ils sont là et je me souviens de leurs débuts comme si c’était hier. Lui était dans son pays « radiologue » mais il a dû faire valider ses diplomes c’est à dire les repasser en hébreu. Elle était architecte et décoratrice d’intérieur et ne s’étant pas autant investie que son mari dans les études de la langue, a fait pendant plusieurs années des ménages chez des particuliers ce qui est tout à son honneur.
Ils représentent pour moi l’ intégration parfaitement réussie . De plus, il s’agit de personnes instruites et bien élevées, avec qui il est agréable de discuter.
Assia a beaucoup de goût on s’en doute et elle a fait de son appartement un petit palais, meubles, linge, décoration, tout est parfait. Pour ma grande chance, elle aime aussi beaucoup le changement et assez souvent elle remplace, tout ou presque.
Yaël deuxième étage dans la pyramide est toujours ravie de renouveler sa literie, ses robes, tapîs à si bas prix (0 rouble, 0 dollar,O euro)alors,le même travail s’accomplit chez moi. Je vide mes armoires(qui contiennent souvent le linge reçu quelques années plus tôt de la même bienfaitrice) et les remplis des merveilles qui viennent de m’être données.
Edna, une autre voisine vient à son tour pour prendre le linge que j’ai retiré de mon armoire et qui va faire ses beaux dimanches puisque chez elle aussi, tout est modeste et s’use assez vite.
Dernier étage. Mes chats qui, attirés par une odeur inconnue vont se délecter de celle-ci, marquer leur territoire de la leur, et recevoir de nouvelles housses pour leurs coussins, housses que je coudrai le soir bien installée devant la télé.
D’où le proverbe :le malheur des uns fait le bonheur des autres.
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