ma vie – evron ma ville natale
CETTE VILLE VOUS EST INCONNUE ? MOI, NON ! CAR C’EST LA VILLE OU JE SUIS NEE IL Y AURA BIENTOT 70 ANS.C’est aussi là que mes parents se sont connus, quelques années avant ma naissance, à un bal du 14 juillet, tous les deux étant d’excellents danseurs. (là, je me suis toujours demandé si l’un d’eux n’aurait pas mieux fait de se casser une jambe ce jour là)mais le destin en avait decidé autrement.
Mon grand-père paternel était le patron d’un hôtel-restaurant « l’hôtel du commerce »(attention hein ! on n’était pas des gueux.) et j’ai gardé beaucoup d’images de ces années passées chez pépé et mémé. Durant la deuxième guerre mondiale, la ville était occupée par les Allemands et a été libérée par les Américains. Le jour de la libération de la ville, mes grands-parents, mes parents, moi et les quelques clients de l’hôtel étions réunis dans la salle à manger,fenêtres ouvertes pour éviter les projections de verre en cas d’obus explosant tout près, et la deuxième consigne, qui avait été donnée par les autorités, était de ne jamais aller d’une pièce à l’autre sur nos jambes mais à quatre pattes ,ceci pour éviter d’être fauchés par une balle perdue. Inutile de vous dire que la petite fille que j’étais (j’avais 7 ans alors) rigolait sous cape quand je voyais passer devant moi, à 4 pattes mes grands -parents ou encore un client de l’hôtel.
Je revois la scène comme si c’était hier.Je revois aussi, hélas ,une autre scène qui ne m’a jamais quitté l’esprit et qui fait partie des choses qui ont forgé les principes qui sont les miens et qui m’ont dicté ma conduite dans différentes circonstances.
La ville est libérée, mais des allemands qui n’avaient pas pu s’enfuir ont été attrapés ça et là par les habitants qui les ont découverts.L’un d’eux, un simple troufion, d’après son uniforme et son képi ,est devant l’hôtel, entouré d’une foule de badauds qui rient, insultent et menacent ; à côté de lui, une charrette non attelée et près d’elle un énorme tas de pierres de toutes dimensions. Le prisonnier à ordre de remplir la charrette mais celle -ci s’incline dès que le chargement est important et la plupart des pierres retombent à l’extérieur. Nouveaux rires, insultes, menaces et l’homme doit recommencer et recommencer encore
Lorsque j’arrive et que je découvre la scène, je comprends que cela doit faire un moment que le prisonnier est occupé à cette tâche idiote car ses mains sont couvertes de sang.Je ne sais pas ce qui est arrivé après, ma mère est-elle venue me chercher? suis-je rentrée à l’hôtel ne voulant plus voir ce spectacle? toujours est-il que cette image m’est restée gravée dans l’esprit jusqu’à aujourd’hui.
C’est grace à elle ,et surement a bien d’autres situations, que je me suis forgé les principes qui sont les miens et qui m’ont accompagnés tout au long de ma vie à savoir:
1) si un combat doit avoir lieu, qu’il soit fait « à la loyale » c’est-à-dire « un » contre « un »
2) si un homme a mal agi, il doit être puni mais pas par la foule et il est inutle d’ajouter l ’humiliation qui ne peut que salir et abaisser ceux qui la pratiquent.
3) lorsqu’arrive le moment de la victoire, ceux qui dans les rues parlent fort, rient et se moquent devraient se demander s’ils en ont vraiment le droit, et pour le savoir, ils n’ont qu’à retourner dans leur passé récent et se rappeler où ils étaient et se qu’ils ont fait lorsqu’il y avait du danger : faisaient-ils partie de ceux qui ont risqué leur vie pour sauver d’autres vies? ou au contraire,se terraient-ils n’entendant rien, ne voyant rien pour essayer de sauver leur peau ? souvent, ceux qui parlent fort font partie de la deuxième catégorie.
Voila mes chers lecteurs mon coup de gueule d’aujourd’hui. J’avais un abcès dans le coeur depuis très longtemps, il vient de crever, maintenant je me sens mieux.
Vous pouvez laisser une réponse.
La souffrance comme le courage ou la lacheté font parties de la nature humaine. L’egoisme aggrave le phénomène. les hommes ont oubliés les mots de compassion , amour et fraternité. c’est à nous de le leur rappeller .
Amicalement
brigitte
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Ne vous inquiètez pas, moi il y a 3 mois que j’essaie de blogguer.Ce n’est pas le top mais j’avance tout doucement. J’essaie aussi d’avoir des visiteurs et des commentaires,car j’ai une activité complémentaire et des activités manuelles et autres que j’aimerai mettre en place.
A propos de votre article. Il est vraiment touchant et remarquable, surtout que j’aime l’histoire de france et des français qui l’on vécu, ça me rappelle les histoires que mon père racontait lorsqu’il était encore de ce monde. Avez-vous des photos ? Alors exposez-les et commentez-les, ce serait encore plus génial.
Bon courage !!! j’y reviendrai certainement, dites-moi a quelle périodicité vous renouvellez. A bientôt !!!
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Chère Yaël, je viens de vous écrire un mp, mais pas moyen de l’envoyer car mon Imac est trop vieux (11 ans !), il ne supporte plus grand chose, il y a même beaucoup de blogs auxquels je ne peux même pas accéder…
Donc, zut et zut, mais pour les mp, il faudra que j’attende de pouvoir acheter un ordi convenable, d’ici avril j’espère…
En tout cas, un grand merci pour votre message plein d’espoir et d’énergie ! Je vais tâcher de prendre exemple sur vous
Votre article sur cet homme humilié est plein d’humanité. Je n’ai jamais vécu ce genre de situation, mais ayant été prof d’histoire à un moment de ma vie, j’ai eu l’occasion d’y réfléchir (avec mes élèves aussi)… on en a conclu qu’on ne sait effectivement pas ce qu’on ferait soi-même dans ces situations extrèmes (mon arrière grand-mère habitant à Moulins à côté de l’Allier, faisait passer des tas de gens vers la zone libre… ma grand-mère côté flamand a eu bien trop peur pour faire quoi que ce soit pour qui que ce soit, et pourtant elle était institutrice et a vu de ses yeux ses élèves de primaire se faire embarquer vers les camps…bon, on lui avait dit que les enfants rejoignaient leurs parents), on ne peut qu’espérer qu’on ferait le bien, qu’on serait parmi les « justes »…
On s’est aussi dit qu’à la libération, les gens ont dû « pêter un cable » comme le disent les gosses, parce qu’ils avaient trop souffert pendant ces années… enfin, je ne sais pas, c’est difficile de ne pas juger, moi aussi je ressens de la colère face à tout ce gâchis de part et d’autre (autre anecdote de la guerre : la même arrière grand-mère de Moulins promène ma mère dans sa poussette, en 43, un soldat allemand passe et se penche, les yeux mouillés et dit: »moi aussi petit bébé en Allemagne », il avait l’air de vraiment pas avoir envie d’être sous son uniforme paraît-il… il est entré dans la légende familiale par ces mots…)
A la fin, rien n’est simple…
Bien à vous !
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Merci de partager cette information grand. Je vous remercie de votre participation et espérons que vous continuez votre bon travail.
Bonjour, Je suis originaire d’evron, et je n’ai jamais vu tout ce que vous dites; j’étais trop jeune.Pourtant l’histoire laisse des marques et se transmettent à ceux qui suivent.Evron sent encore la guerre.Ces images doivent gravées dans votre esprit et etre dans chacun de vos pas dans les rues d’Evron…ANNIE.
je viens de recevoir votre commentaire « Annieguitare » et j’ai essayé d’y répondre mais je ne trouve pas le moyen d’arriver jusqu’à vous. Je vus ai envoyé un mail à votre adresse, mais il m’est revenu.pourtant j’aurais bien aimé parler avec vous. Amicalement.
je viens de trouver le moyen de vous écrire.
Ces images doivent gravées dans votre esprit et etre dans chacun de vos pas dans les rues .
Je vous remercie de votre participation et espérons que vous continuez votre bon travail.
It was awesome to study through your posting. I just enjoyed the couple of minutes that I used reading through it and wanted to leave a comment to say that….Cheers